Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, a relevé l’approche sincère de la Russie concernant la livraison de systèmes antimissiles S-400 à son pays.
«La Russie a manifesté une approche sincère [au sujet de la livraison des S-400, ndlr]. Aussi bien en ce qui concerne une coproduction qu’en ce qui a trait à l’octroi d’un crédit. Ils [les Russes, ndlr] ont également accepté d’accélérer les délais de livraison. Nous avons dû faire cette démarche pour garantir la paix dans la région», a-t-il déclaré dans une interview à l’agence de presse Reuters.
Recep Tayyip Erdogan a affirmé en outre qu’il n’était pas «rationnel» pour les États-Unis de décréter des sanctions contre la Turquie. Il a estimé dans ce contexte que ses relations personnelles avec Donald Trump permettraient de surmonter cette crise.
«J’ai dit que quel que soit le « package » de S-400 que nous recevrons, nous pourrons vous acheter un certain nombre de Patriot. Mais j’ai dit que nous devions obtenir des conditions égalant au moins celles des S-400», a déclaré le Président turc, ajoutant que le dossier devrait être évoqué lors d’une rencontre bilatérale à New York.
«À mon avis, un pays comme les États-Unis ne voudra plus blesser son allié, la Turquie. Ce n’est pas un comportement rationnel», a-t-il noté.
Bras de fer entre Washington et Ankara
Cette déclaration intervient après que le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, a affirmé, le 9 septembre, que Washington pourrait décréter des sanctions contre la Turquie pour l’achat de systèmes de défense antiaériens russes.
Le département américain de la Défense avait précédemment averti Ankara que les relations militaires entre la Turquie et les États-Unis seraient sérieusement affectées par l’acquisition des systèmes de défense antiaériens russes.
C’est en 2017 que la Turquie a signé avec la Russie un contrat estimé à plus de 2 milliards d’euros sur la livraison de quatre batteries de S-400.
Les États-Unis ont insisté pour qu’Ankara renonce à cet achat au profit des Patriot, affirmant que le système d’armement russe était incompatible avec les normes de sécurité de l’Otan et pourrait éventuellement compromettre les opérations des F-35 de cinquième génération.
En juillet dernier, Washington avait annoncé qu’il ne fournirait pas de chasseurs furtifs F-35 à la Turquie.
Fin août, le Président turc a déclaré que des négociations étaient en cours entre son gouvernement et Moscou en vue d’une éventuelle acquisition de chasseurs russes Sukhoi Su-57.
Source: Sputnik