Dernières évolutions sur le collaborateur avec Israël connu sous l’appellation de bourreau de Khiam : lors de son interrogatoire par la Sureté générale (SG), Amer Fakhoury a reconnu avoir entamé sa collaboration à partir de 1982, date de l’invasion israélienne du Liban.
En 1986, il a été gradé au rang de lieutenant et a été chargé en même temps de la direction du camp de détention Khiam où des centaines de résistants ont été séquestrés, torturés et parfois tués. 26 d’entre eux ont péri derrière ses barreaux et Fakhoury en assume la responsabilité.
Ce camp qui était situé dans la localité éponyme du sud du Liban, alors sous occupation, n’a été libéré qu’en l’an 2000. Il avait été transformé en un lieu touristique et de pèlerinage pour des dizaines de milliers de libanais, sans oublier les arabes et les étrangers, venus voir de leurs yeux les horreurs commises par Israël. Il a été détruit par Israël durant la guerre 2006.
En 1996, Fakhoury devient capitaine au sein de la milice collaboratrice de l’Armée du Liban sud. Ayant été fondée par Saad Haddad, un général de l’armée libanaise qui avait fait défection, elle était à cette époque dirigée par son successeur le général collaborateur Antoine Lahad.
Interrogé au sein de la SG sur des accusations de torture, il a reconnu qu’il était informé de tous les actes qui étaient infligés aux prisonniers, citant entre autre l’électrocution des prisonniers, d’avoir ordonné de les accrocher sur un poteau, de les enfermer dans des cellules individuelles et de les tabasser.
Il a aussi reconnu avoir donné l’ordre de réprimer les prisonniers lorsqu’ils se sont révoltés pour exiger l’entrée de la Croix rouge dans leur prison. Deux détenus étaient tombés en martyrs en raison des gaz innervant qui avaient alors été largués dans les cellules.
Fakhoury a reconnu avoir traité les détenus avec dureté.
En outre, il a révélé avoir été assisté par une équipe de la Police militaire et des enquêteurs dont il a livré les noms.
Il a aussi avoué avoir travaillé pour le compte de l’Unité 504 affiliée aux Renseignements israéliens. Et qu’il rencontrait ses responsables régulièrement pour les mettre au courant du contenu des enquêtes qu’il entreprenait avec les détenus.
En outre, il a révélé avoir quitté le Liban en l’an 2000 et non en 1998 comme les premiers rapports médiatiques l’avaient prétendu. Il avait été informé de cette décision trois jours avant le retrait israélien entamé le 23 mai cette année-là. Un traitement de faveur, semble-t-il. Les autres collaborateurs n’ont été mis au courant que 24 heures avant.
Il s’est alors rendu à Nahariyya, où il a travaillé pour l’un des services de la Shabak (service de renseignements intérieurs israéliens) qui lui a donné de l’argent. À la même époque, il a aussi obtenu la carte d’identité et le passeport israéliens.
Plus tard, il s’est rendu aux Etats-Unis.
Après avoir été informé par ses avocats au Liban que sa situation dans son pays natal a été réglée, vu que les 15 années de prison auxquelles il avait été condamné par la Justice libanaise s’étaient écoulées, il a tenté d’obtenir un passeport libanais auprès de l’ambassade du Liban aux Etats-Unis. Mais il s’est vu afficher une fin de non-recevoir. C’est alors que la Sureté générale au Liban s’est mise à enquêter sur lui.
Ayant obtenu la nationalité américaine depuis quelques mois, il décide de revenir au Liban le 4 septembre dernier.
A l’aéroport son passeport lui a été confisqué, mais il a été accueilli par l’un de ses hauts-officiers qui l’a fait entrer au Liban.
Deux jours plus tard, ces deux hommes ont été convoqués par la SG. L’affaire de Fakhoury a été saisie par le Tribunal militaire où il aura surtout à répondre pour sa nationalité israélienne.
Source: Al-Manar