L’Iran a crié « victoire » vendredi en annonçant qu’une de ses banques avait reçu une indemnisation des autorités britanniques à cause de sanctions « illégales » prises à son encontre.
Selon le quotidien britannique The Times, l’indemnisation versée à la Banque Mellat par Londres s’élève à « 1,25 milliard de livres sterling (1,4 milliard d’euros) avec intérêts ».
L’agence officielle iranienne Irna a de son côté affirmé que le montant de l’indemnisation convenu avec Londres en juin s’élève à 1,8 milliard de dollars (1,6 milliards d’euros), sans dire explicitement que ce montant a été versé.
La réception du règlement a été annoncée sur Twitter par l’ambassadeur de la République islamique à Londres, Hamid Baeidinejad.
« L’indemnisation […] a été versée » et cela « représente une grande victoire juridique pour l’Iran », écrit M. Baeidinejad, sans préciser le montant de la transaction.
Selon le Times, « le paiement [de l’indemnisation] a été réalisé par l’intermédiaire d’un pays et d’une entité tiers afin de contourner les sanctions américaines ».
En juin 2013, la Cour suprême du Royaume-Uni avait invalidé une directive du Trésor britannique imposant des sanctions à l’encontre de la Banque Mellat, semi-publique, en raison de ses liens présumés avec le programme nucléaire controversé de Téhéran.
Les juges avaient jugé « illégale » cette directive.
Selon le Times, qui ne cite pas ses sources, le gouvernement britannique « est parvenu à une solution à l’amiable » en juin avec l’Iran sur le montant de l’indemnité à verser à la Banque Mellat après la décision de la Cour suprême.
La banque « voulait 3,2 milliards de livres sterling mais ce montant a été ramené à 1,25 milliard de livres avec intérêts », selon le journal.
Les sanctions du Trésor britannique contre la Banque Mellat faisaient partie d’une série de mesures prises par les Occidentaux contre l’Iran qu’ils accusaient de vouloir se doter de l’arme atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil.
Ces sanctions ont été levées à la suite de l’accord sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en juillet 2015 entre Téhéran et la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et l’Allemagne.
Les Etats-Unis sont sortis unilatéralement de ce pacte en mai 2018, avant de réimposer contre l’Iran les sanctions économiques qu’ils avaient suspendues en vertu de l’accord.
Depuis mai, l’Iran a arrêté d’appliquer certains de ses engagements pris à Vienne. Il dit être prêt à revenir à l’application de ses engagements si les Européens l’aident à contourner les sanctions américaines, et notamment à exporter son pétrole.
Source: Avec AFP