Les analystes estiment que le récent retrait des Émirats arabes unis de la ville d’Aden et l’absence du prince héritier Mohammed ben Zayed Al Nahyane à la Conférence économique « Davos du désert » à Riyad traduisent l’effondrement de la coalition des deux princes saoudien et émirati, impliqués dans la guerre au Yémen.
Le retrait des Émirats Arabes Unis d’Aden et le retrait de Khartoum soulèvent des questions sur ce qu’il reste de la coalition appelée « arabe » à ses débuts. Quelques jours après la décision du Soudan de retirer 10 000 soldats du Yémen, les Émirats arabes unis ont annoncé le retrait de leurs troupes de la ville d’Aden pour la concéder aux forces saoudiennes. Et une certaine confusion règne au sein de ladite coalition depuis cette annonce d’Abou Dhabi.
Certains analystes voient là une raison de plus de la dissolution de la coalition dirigée par Riyad, tandis que d’autres estiment que de telles évolutions s’inscrivent dans le cadre des efforts politiques censés résoudre la guerre saoudo-émiratie lancée depuis 2015 contre le Yémen.
Mais Abou Dhabi a bien l’air de prendre ses distances avec Riyad ; tout comme, Ben Zayed de Ben Salmane.
Mohamed ben Zayed al Nahyan, s’est entretenu le dimanche 6 octobre à Abou Dhabi avec le vice-ministre saoudien de la Défense, le prince Khalid ben Salmane sur divers sujets dont celui d’un dossier militaire stratégique.
Cette visite a soulevé des questions sur les relations entre les deux princes héritiers qui semblaient un certain temps entretenir des relations les plus étroites qui soient dans le monde des dirigeants arabes.
En effet, à la Conférence économique « Davos du désert » tenue à Riyad et présidée par Mohammed ben Salmane, l’absence du prince héritier d’Abou Dhabi a retenu l’attention des observateurs politiques qui se sont demandés pourquoi Mohammed ben Zayed avait préféré y envoyer son frère. En effet, cette décision confirme en quelque sorte les rumeurs faisant état d’un délitement du partenariat Ben Salamane-Ben Zayed.
D’autre part, la décision des EAU de retirer leurs troupes d’Aden pourrait être considérée comme faisant partie d’une série de changements dans les relations entre les deux princes héritiers impliqués dans la guerre contre le Yémen, ce qui aurait pour effet du retrait d’une partie des forces soudanaises de ce pays.
Il convient de noter que le nouveau gouvernement soudanais adoptant une nouvelle approche militaire est plus proche de Riyad qu’Abou Dhabi.
La poursuite des évolutions sur la scène yéménite ne semble être que le reflet de relations qui commencent clairement à se désintégrer entre ben Zayed et ben Salmane, qui peuvent naturellement être renforcées par les positions différentes sur l’Iran: Les Émirats arabes unis ont pris des mesures ces derniers mois pour améliorer leurs relations avec l’Iran et ont envoyé des délégations à Téhéran tandis que Riyad continue de fluctuer dans ses positions malgré les déclarations répétées de responsables iraniens au sujet des messages de Mohammed ben Salman à l’adresse du président iranien Hassan Rohani, par l’intermédiaire du médiateur pakistanais, le Premier ministre Imran Khan.
Une telle interruption des relations des relations entre les deux princes héritiers signifie que le Conseil de coopération du golfe Persique, (CCGP) sera confronté à davantage de crises. Les Arabes estiment que le statut du CCGP n’est plus le même depuis la récente crise, peaufinée par Ben Salmane et Ben Zayed.
Source: AlManar + PressTV