Les forces du maréchal Khalifa Haftar ont annoncé, samedi 21 décembre soir, avoir arraisonné un cargo turc battant pavillon de la Grenade, au large de l’est de la Libye, pour le fouiller, selon elles.
Cette annonce coïncide avec l’approbation par le parlement turc d’un accord de coopération militaire et sécuritaire avec le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) dont le siège est à Tripoli, qui fait face depuis avril à une offensive du maréchal Haftar contre la capitale.
Le navire turc a été conduit au port de Ras al-Helal, près de Derna (est) « pour le fouiller et vérifier sa cargaison », a expliqué Ahmad al-Mesmari, le porte-parole des forces de Haftar.
Sur sa page Facebook, le porte-parole a publié une vidéo montrant l’interception du navire et des copies des passeports des trois membres de l’équipage, tous turcs.
Le GNA, reconnu par l’ONU, a annoncé jeudi la « mise en oeuvre » de l’accord de coopération militaire signé fin novembre avec la Turquie, ouvrant la voie à une intervention plus directe d’Ankara en Libye.
La Turquie soutient déjà le GNA dans sa guerre contre les troupes du maréchal Haftar, l’homme fort de l’est libyen, qui tente de puis le 4 avril de s’emparer de la capitale libyenne.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est allé jusqu’à promettre le 10 décembre l’envoi de troupes pour soutenir le GNA de Fayez al-Sarraj si ce dernier le demande, aux termes de l’accord signé entre les deux parties, exacerbant davantage les tensions dans la région.
Les forces du maréchal Haftar sont appuyées notamment par les Emirats arabes unis et l’Egypte, deux rivaux régionaux d’Ankara.
Le maréchal Haftar avait déjà menacé fin juin de s’en prendre aux intérêts turcs en Libye, accusant Ankara de soutenir militairement ses rivaux.
Le chef de la diplomatie grecque chez Haftar
Entre-temps, le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a effectué ce dimanche 22 odécembre une visite éclair à Benghazi, fief du maréchal Khalifa Haftar, dans l’est libyen, sur fond de tensions après la signature d’un accord maritime entre la Turquie et le gouvernement de Tripoli.
Dans ce contexte, M. Dendias s’est entretenu en matinée à l’aéroport de Benghazi avec deux responsables des autorités parallèles de l’est de la Libye, un pouvoir rival de celui du GNA: le chef de ce gouvernement, Abdallah Al-Thini, et son ministre des Affaires étrangères, Abdulhadi Al-Houeij.
Il a ensuite directement redécollé à bord de son avion, selon un photographe de l’AFP sur place.
Source: Avec AFP