Quelques heures après l’annonce de la fin des exercices navals « hybride » que l’Iran a magistralement organisé avec la Chine et la Russie, les sources d’information ont fait état du débarquement de plusieurs officiers américains sur l’île yéménite de Socotra, sur la côte sud du pays.
C’est une île occupée par les Émirats avant d’être « remise » aux marines US pour qu’ils y construisent une base grandeur nature.
Les observateurs ne peuvent pas s’empêcher de voir un certain lien entre l’occupation américaine de cette île, située à quelques kilomètres de la base chinoise à Djibouti et le degré de l’implication chinoise dans les exercices navals précités.
Pour la Chine, l’alliance avec Ansarullah semble présenter désormais une option, vu que la côte ouest-yéménite est une zone clé si la Chine veut continuer à bénéficier d’une liberté de mouvement sans limites en mer Rouge d’où elle transite 40% de ses marchandises vers l’Europe.
Au demeurant, la marine chinoise a participé aux côtés de l’Iran à des exercices étendus à travers trois détroits stratégiques, dont celui de Bab el-Mandeb qu’Ansarullah domine à la fois par ses capacités offensives et défensives.
Pour les experts, la présence de la marine chinoise dans les eaux du golfe Persique pourrait être considérée comme étant une mesure de rétorsion contre les États-Unis qui ne cessent de défier la souveraineté de Pékin en mer de Chine méridionale.
Surtout que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine semble être entrée dans une nouvelle phase sur fond des questions liées au transit d’hydrocarbures.
Cela étant, il est parfaitement probable que la Chine explore à la lumière de l’exercice naval qui vient de s’achever, un autre terrain de coopération avec la Résistance, à savoir le détroit de Bab el-Mandeb.
Certes la vente de drones tueurs à Riyad a pu quelque peu ternir les liens Ansarullah-Pékin, n’empêche que l’ambassadeur chinois à Sanaa s’est présenté il y a quelques jours en personne auprès de la Résistance yéménite pour assurer cette dernière de l’importance que revêtent les liens Pékin-Ansarullah.
On sait en effet que la Chine détient sa première base militaire extraterritoriale sur les côtes de Djibouti, plus précisément, dans un endroit d’importance stratégique surplombant le détroit de Bab el-Mandeb et le golfe d’Aden.
Les analystes y voient la plus courageuse mesure prise au cours de ces dernières années par Pékin face aux États-Unis, mesure sans cesse malmenée par les Américains, mais qui pourrait se consolider si la Chine se met par exemple à soutenir militairement Ansarullah.
Une source yéménite ayant souhaité garder l’anonymat a déclaré au journal égyptien Arabi21 que des officiers américains s’étaient rendus sur l’île de Socotra il y a près d’une semaine avec un avion appartenant à leur ambassade au Yémen.
« Les officiers saoudiens présents sur l’île les ont accueillis. Cette visite a été effectuée en coordination avec les autorités de l’Arabie saoudite. Les officiers sont chargés de déployer du matériel militaire et d’installer des appareils d’observation pour des forces saoudiennes déployées à Socotra depuis mai 2018 », a ajouté la source qui n’a toutefois fourni aucun détail sur le départ ou la prolongation de la mission des troupes américaines opérant sur l’île.
Le journal Arabi21 n’a pas encore reçu la réaction des autorités locales de l’île concernant les déclarations de cette source et pourtant, les manifs anti-Émirats se sont succédées sur l’île en 2019 et tout porte à croire qu’elles se poursuivant une fois la base US érigée.
Pour les observateurs, cette base militaire vise avant tout à contrer les mouvements armés de la marine chinoise, ce qui devrait pousser Pékin à chercher une contrepartie.
Socotra est un archipel yéménite composé de six îles, situé à 350 km au sud de la péninsule arabe et proche du golfe d’Aden (sud du Yémen).
C’est un vaste endroit qui pourrait servir de QG aux forces US en cas d’une confrontation militaire avec Ansarullah car Socotra jouit d’une situation stratégique très particulière.
Source: Avec PressTV