L’Arabie saoudite a condamné dimanche la décision du Parlement turc de déployer des militaires en Libye pour soutenir le gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU, selon l’agence de presse officielle Spa.
Les députés turcs ont voté jeudi une motion permettant au président Recep Tayyip Erdogan d’envoyer des militaires en Libye pour soutenir le GNA, basé à Tripoli, contre les forces de l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar soutenu par les Emirats arabes unis et l’Egypte, alliés des Saoudiens.
« L’Arabie saoudite exprime son rejet et sa condamnation » de la décision turque, a indiqué le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué cité par SPA.
Le ministère a estimé que cette décision constitue une « escalade (…) et une menace pour la sécurité et la stabilité en Libye et dans la région ».
Il s’agit aussi, a souligné le ministère, d' »une ingérence dans les affaires intérieures d’un pays arabe en violation » du droit international.
La décision du parlement turc a suscité la « grave inquiétude » de l’Union européenne et conduit le président américain Donald Trump à mettre en garde Ankara contre toute « interférence étrangère » en Libye.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également mis en garde, sans mentionner explicitement la Turquie, contre les dangers de « tout soutien étranger aux parties en guerre ».
La Libye est plongée dans le chaos avec des luttes de pouvoir et des milices armées qui font la loi depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte populaire dans le sillage du Printemps arabe. Une révolte assistée par des frappes meurtrières perpétrées par l’Otan.
Le pays est devenu le théâtre d’une lutte d’influence entre deux camps: d’un côté, la Turquie et le Qatar, qui appuient le GNA de Fayez al-Sarraj, et de l’autre l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte, qui soutiennent les forces du maréchal Haftar. Les puissances occidentales semblent soutenir ce dernier
Source: Avec l'AFP