Des ministres israéliens ont approuvé un projet de loi qui autorisera un tribunal à ordonner à des sites comme Facebook ou YouTube de supprimer certains contenus, considérés comme incitant aux violences palestiniennes.
Selon le ministère de la Justice, un groupe de ministres a approuvé dimanche cette législation qui doit être soumise au Parlement.
Le projet suscite l’inquiétude d’ONG et des Palestiniens qui craignent qu’il ne porte atteinte à la liberté d’expression et d’information.
Le texte, connu désormais en Israël sous le nom de « projet de loi Facebook », pourrait permettre au gouvernement de demander à un tribunal de supprimer d’un site web un contenu considéré comme incitant à la violence.
Ce contenu serait retiré dans les cas où il pose « un vrai risque pour la sécurité d’une personne, du public ou de l’Etat », a déclaré dans un communiqué la ministre de la Justice Ayelet Shaked, fervente partisane du texte.
Israël a tenu cette année des discussions avec des responsables de Facebook à ce sujet, et en septembre, Mme Shaked avait affirmé que le géant américain avait supprimé 95% des publications qu’Israël lui avait demandé de retirer.
Dimanche, la ministre a indiqué qu’en 2016, 71% des 1.755 demandes qu’Israël avait présentées à des sociétés d’Internet concernant le retrait de contenu avait reçu une réponse favorable.
Elle a cependant souligné qu’il était important qu’une telle collaboration soit « obligatoire ».
« La nouvelle loi est essentielle pour nous donner les outils pour agir immédiatement et supprimer du contenu qui pourrait mener à des actes terroristes et au meurtre », a renchéri le ministre de la Sécurité publique Gilad Erdan, autre défenseur du projet de loi.
Selon l’Institut pour la démocratie en Israël, le projet est « sans précédent » dans sa forme actuelle, comparé à d’autres législations ailleurs dans le monde. Il a dit craindre qu’il ne « facilite un niveau de censure disproportionné ».
Les Palestiniens redoutent aussi que cette campagne ne conduise à une censure de l’information et soupçonnent Israël d’être derrière la fermeture de deux comptes en septembre.
Facebook s’était alors excusé pour avoir temporairement rendu inaccessible deux comptes liés à des sites d’informations palestiniens critiques d’Israël, parlant d’une « erreur ».
Israël assure qu’Internet a joué un rôle clé dans l’incitation aux violences perpétrées contre les Israéliens par des Palestiniens depuis octobre 2015. Omettant la cause essentielle: l’injustice qu’il inflige aux Palestiniens, dont celle d’avoir usurpé leur patrie et son refus d’un Etat palestinien.
Source: Avec AFP