La reprise du chef-lieu de la province yéménite d’al-Jawf, limitrophe du sud saoudien, et convoitée par Aramco pour ses richesses pétrolières revient pour Riyad non pas à perdre une simple assise mais carrément une jambe, al-Hazm abritant les alliés fréristes de Ben Salmane à savoir le Parti al-Islah (Réforme). Au fait après Maarib, elle aussi riche en pétrole et gaz et tout autant convoitée par Riyad, al-Jawf constituait un abcès qu’il fallait creuser.
Cheval de Troie de Riyad sur la quasi totalité des fronts de guerre, le parti Islah se jouissait d’ailleurs du soutien et de la protection du Qatar qui n’a cessé de s’entremettre ces cinq dernières années entre les fréristes et Ansarullah, à chaque fois que les premiers se trouvaient sous la coupe des seconds. Il fallait que ce cirque prenne fin et que la Résistance yéménite cesse de faire les frais de son mansuétude envers Islah.
Bien que le mouvement Ansarullah ait entièrement sécurisé al-Jawf mais la reprise du chef-lieu de cette province est, en fait, un prélude à la « libération » de Maarib, dernier bastion d’al-Islah, ville totalement encerclée et dont la libération a été sans cesse retardée pour cause de médiation qatarie.
Au sol Ansarullah cumule les gains stratégiques depuis septembre : L’opération Bunyan al-Marsous (Structure solide) à Nehm, son offensive à Maarib, sa contre-offensive à Sanaa et à Saada, et tout ceci sur fond de ses démonstrations de force aérienne dans le ciel même d’al-Jawf où un Tornado britannique a été pris pour cible grâce aux missiles sophistiquées sol-air de fabrication nationale ne sont pas de minces affaires surtout quand on sait que le Yémen vit depuis plus de cinq ans sous l’embargo total et que le Conseil de sécurité a prorogé le boycott vendredi dernier.
Mais ces victoires pèsent peu à côté d’une autre, celle de la légitimité: partout où la Résistance yéménite met le pied, elle parvient à convaincre et ses victoires militaires sont issues de cet art de rassembler.
Lors d’une rencontre avec les chefs des tribus d’al-Jawf, le président du conseil suprême politique yéménite, Mahdi al-Mashat a rendu hommage à ce « soutien politique de plus en plus large » des tribus affirmant qu’il est grand tant que « le Yémen devient un vrai État ».
Source: PressTV