Une traductrice travaillant pour le compte de l’armée américaine a été accusée d’avoir divulgué des informations pour le Hezbollah, a révélé le New York Times.
Âgée de 61 ans et originaire du Minnesota, Mariam Taha Thompson vivait à Arbil en Irak où elle traduisait pour le compte de l’armée américaine lorsqu’elle a été accusée d’avoir fourni à un homme libanais en relation avec le Hezbollah des informations classées top-secret : dont entre autre les noms des informateurs étrangers et des détails sur les renseignements qu’ils ont fait passer aux Américains, selon le NYT.
Ses activités auraient été découvertes les 30 décembre dernier, quelques jours après le raid américain meurtrier contre les Hachd al-Chaabi, à la frontière irako-syrienne. Et quelque temps avant le raid américain qui a tué le chef de la force al-Quds des Gardiens de la révolution iranienne le général Qassem Soleimani et le numéro deux du Hachd Chaabi Abou Mahdi al-Mohandes et de leur 8 compagnons.
le NYT rapporte que lors de la perquisition de sa maison, le 19 février dernier, les enquêteurs ont trouvé, cachée sous le matelas, une feuille écrite à la main comprenant les noms des informateurs. Elle comprenait aussi un texte écrit en arabe sur une mise en garde concernant une cible militaire liée au Hezbollah que le procureur général a évitée d’évoquer et une demande de surveillance des téléphones des informateurs.
Mme Thompson aurait avoué aux enquêteurs avoir transmis ces informations en les mémorisant puis en les écrivant sur une feuille qu’elle exposait par la suite à son interlocuteur libanais, lors d’un appel vidéo via son portable. Les documents du tribunal ont montré l’homme en question en séquence vidéo alors que la traductrice lui montrait une feuille écrite à la main avec les noms de deux informateurs. Des portraits du secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah auraient été trouvés sur son portable, d’après le NYT.
Mais les informations divulguées à cette époque n’avaient aucun lien avec le raid perpétré par le drone contre le convoi de Soleimani.
Sur le motif de sa collaboration avec l’homme libanais, il serait d’ordre affectif.
Compte tenu des pertes occasionnées en matière d’information ultrasecrètes divulguées, cette affaire constitue l’une des plus graves de contre-espionnage ces dernières années. Lors de la première séance du tribunal, étaient présents un certain nombre de procureurs généraux pour la sécurité nationale, en plus du procureur général de l’Etat de Columbia.
Tompson fait face à trois chefs d’accusation liés à la violation des lois de l’espionnage aux Etats-Unis. Elle pourrait encourir la perpétuité voire même la peine de mort si ses informations s’avèrent coûter la vie aux informateurs.