Moustafa al-Kazimi, ex-chef du renseignement irakien, a obtenu dans la nuit de mercredi à jeudi 7 mai la confiance de députés masqués et gantés en raison du coronavirus, formant un gouvernement après cinq mois de vacance dans un pays traversant sa pire crise économique et sociale.
Sur les 329 députés du Parlement, 255 seulement avaient fait le déplacement. Ils ont voté en faveur du nouveau Premier ministre de 53 ans.
Ce vote met fin au mandat d’Adel Abdel Mahdi, premier chef de gouvernement à quitter son poste avant la fin de son mandat de l’Irak post-Saddam Hussein, démissionnaire depuis cinq mois.
Les députés ont également accordé leur confiance à 15 ministres sur un cabinet qui en compte normalement 22.
Les postes-clés du Pétrole et des Affaires étrangères sont toujours vacants dans l’immédiat, alors même que l’Irak traverse la pire crise économique de son histoire récente après avoir vu ses recettes pétrolières — son unique source de devises — divisées par cinq en un an.
Le ministère de l’Intérieur revient au général Othmane al-Ghanemi, chef d’état-major de l’armée, régulièrement vu en Syrie aux côtés des Iraniens et des Russes pour coordonner la lutte contre le groupe takfiro-wahhabite Daesh.
Celui des Sports et de la Jeunesse au très populaire Adnane Dirjal, ancien capitaine de l’équipe nationale de football et celui des Finances à Ali Allawi, universitaire et ancien ministre.
Assurant vouloir gérer « la transition » avant « des élections anticipées » pour lesquelles il n’a donné aucun calendrier, M. Kazimi s’est dit conscient « des crises qui se suivent et s’accumulent pour le pire depuis 2003 », lorsque les Américains ont occupé l’Irak.
Le Parlement ne s’est réuni qu’une fois récemment, au début de l’année, pour voter l’expulsion des troupes américaines en rétorsion à l’assassinat à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani par Washington.
Source: Avec AFP