Le « premier vol commercial » direct entre les Emirats arabes unis et la Palestine occupée s’est posé lundi à Abou Dhabi en provenance de l’aéroport international David Ben Gourion de Tel-Aviv, quelques semaines après l’annonce de la normalisation des relations entre les deux pays.
L’avion de la compagnie israélienne El AL, transportant une délégation américano-israélienne, a atterri à 15H39 locales (11H39 GMT), après avoir survolé l’Arabie saoudite.
La délégation est emmenée par Jared Kushner, conseiller à la Maison Blanche et gendre du président américain Donald Trump.
« C’est un vol historique et nous espérons qu’il sera aussi le début d’un périple encore plus historique pour le Moyen-Orient et au-delà », a déclaré M. Kushner sur le tarmac de l’aéroport Ben Gourion, avant le décollage.
A l’arrivée à Abou Dhabi, M. Kushner a indiqué que l’Arabie saoudite, qui n’a pas de relations avec ‘Israël’, avait autorisé ce vol à emprunter son espace aérien. « C’est la première fois que cela arrive et je tiens à remercier le royaume d’Arabie saoudite de l’avoir rendu possible », a-t-il déclaré.
Un tapis rouge a été déroulé au bas de la passerelle du Boeing 737 frappé de l’étoile de David et dont le cockpit a été décoré des drapeaux israélien, émirati et américain et assurant le vol LY971.
Peace, Salam, Shalom étaient écrits en anglais, en arabe et en hébreu sur le corps de l’appreil pour célébrer la nouvelle paix entre les deux pays.
« Nous sommes ici pour transformer une vision en réalité », a déclaré pour sa part Meir Ben-Shabbat, le conseiller israélien à la sécurité nationale, en commençant son adresse en arabe pr la formule consacrée « Salamo alaykoum » (que la paix soit avec vous).
Les Emirats arabes unis et l’entité sioniste ont annoncé le 13 août un accord pour normaliser leurs relations, officieuses depuis des années, les Emirats devenant ainsi le premier pays du Golfe à changer le statut de sa relation avec Israël, et le troisième du monde arabe, après l’Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994.
Depuis l’annonce de l’accord, parrainé par les Etats-Unis, Israël et les Emirats ont multiplié les échanges téléphoniques entre ministres et Abou Dhabi a abrogé ce week-end une loi vieille de 48 ans sur le boycott d’Israël.
Négation du droit palestinien
Les Palestiniens hostiles à l’entente entre Israël et les Emirats ont critiqué lundi le vol commercial entre les deux pays.
« Il nous est pénible aujourd’hui de voir atterrir un avion israélien aux Emirats (…) dans une violation flagrante de la position arabe sur le conflit israélo-arabe », a souligné le chef du gouvernement palestinien, Mohammad Eshtyyeh.
« La paix ne peut pas se faire par la négation du droit palestinien à l’existnce », a déclaré de son côté Saëb Erafat, principal négociateur palestinien.
Côté israélien, une vingtaine de hauts fonctionnaires et proches du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont eu leur ticket pour le Golfe.
Les délégations américaine et israélienne doivent rencontrer des responsables émiratis pour deux jours de discussions sur la sécurité, le commerce, la coopération scientifique, le tourisme et les procédures de visa pour les futurs voyageurs entre les deux nouveaux partenaires qui cherchent d’ailleurs à élargir leur famille.
Dans le cadre d’une tournée la semaine dernière au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s’était rendu au Soudan, à Bahreïn et à Oman, pour tenter de convaincre d’autres Etats de la région de suivre l’exemple émirati.
Benjamin Netanyahu s’était déjà entretenu ces derniers mois avec des dirigeants du Soudan, du Tchad et d’Oman.
« Ce sont là les rencontres connues. Mais il y a beaucoup plus de rencontres non médiatisées avec des leaders arabes et musulmans pour normaliser les relations avec l’Etat d’Israël », a-t-il déclaré dimanche sans lever le voile sur ces pays.
Source: Avec AFP