La famille d’une femme autochtone, morte après avoir été victime de commentaires racistes d’infirmières qu’elle a filmées dans un hôpital au Québec, a annoncé vendredi son intention de lancer des poursuites pour « réclamer justice ».
« Je suis ici pour réclamer justice », a lancé, en larmes, Carol Dubé, le veuf de Joyce Echaquan. La mort de cette femme de 37 ans a provoqué une onde de choc et d’indignation au Canada.
« Je ne veux pas que sa mort soit inutile », a-t-il ajouté, la voix brisée par l’émotion, lors d’une conférence de presse. « Combien de vies humaines faudra-t-il encore pour qu’enfin nous puissions reconnaitre qu’il existe du racisme systémique envers nous, la nation autochtone? »
La jeune femme, qui réclamait de l’aide sur son lit d’hôpital, avait filmé la scène avec son téléphone lundi à l’hôpital de Joliette, à 70 km de Montréal.
Dans cette vidéo de 7 minutes diffusée en direct sur Facebook, cette mère de sept enfants de la nation Atikamekw lance des appels à l’aide tandis qu’infirmières et aides-soignantes lui lancent des propos jugés racistes ou dégradants.
Admise pour des douleurs à l’estomac, la jeune femme est décédée peu après l’enregistrement.
« Combien d’autres situations semblables ne sont pas dénoncées parce qu’on ne le sait pas? », a lancé M. Dubé. « Je suis convaincu que ma conjointe est décédée parce que le racisme systémique a contaminé l’hôpital de Joliette ».
L’avocat de la famille, Jean-François Bertrand, a indiqué qu’il allait demander des dommages et intérêts à l’hôpital de Joliette ainsi qu’aux employés à l’origine des injures racistes ou propos dégradants entendus dans la vidéo.
Une infirmière et une aide-soignante de cet établissement ont été congédiées suite à cette affaire.
L’avocat compte demander que l’infirmière soit radiée à vie. Il souhaite également l’ouverture d’une enquête de police.
« Ce qui s’est passé est rien moins qu’inacceptable », a-t-il déclaré. « C’est malheureusement le reflet d’un racisme systématique vécu chaque jour par les peuples autochtones ».
Le Premier ministre du Québec François Legault a annoncé l’ouverture de deux enquêtes: l’une par les autorités sanitaires régionales, l’autre par le coroner, l’officier chargé d’enquêter sur les morts survenues dans des circonstances suspectes ou en raison de négligences.
Source: AFP