Le directeur exécutif de la compagnie de pétrole yéménite Ammar al-Adraai a mis en garde contre une défaillance des services et d’une catastrophe grave dans son pays en raison de la confiscation des pétroliers par la coalition arabe dans la mer Rouge.
« Nous franchissons les premières heures de l’effondrement des capacités fonctionnelles des services en raison de la confiscation des navires de carburant de la part des forces de l’offensive saoudo-américaine contre le Yémen », a mis en garde M. Al-Adraai ce dimanche 11 octobre, rapporte le site web de la télévision al-Masirah, proche de de l’organisation houthie Ansarullah.
Selon lui, 6 navires de carburant ont été saisis en 6 mois, et les pertes occasionnées dépassent les 150 millions de dollars.
« Il faut y ajouter les 2 milliards de dollars de pertes de la compagnie de pétrole d’après les conclusions d’une étude préliminaire, en raison des mesures arbitraires contre les navires d’hydrocarbure depuis le début de l’offensive », a-t-il ajouté.
Une coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis et soutenue par les puissances occidentales mène depuis 2015 une guerre sans merci contre ce pays pour imposer le président démissionnaire contesté Abed Rabbo Mansour Hadi, connu pour ses accointances avec Riyad. Et pour mettre la main sur ce pays pour des raisons géopolitiques, géostratégiques et économiques.
Le lundi 6 octobre, la compagnie avait dans un communiqué accusé la coalition de garder 18 pétroliers au large de la mer Rouge dont 14 transportant du carburant et du diesel, et 4 du gaz et du mazout.
Le directeur de la compagnie yéménite a mis en garde l’organisation des Nations Unies si elle ne s’acquitte pas de ses devoirs concernant la confiscation des navires accostés sur les côtes de Jizane « nous allons faire face à une catastrophe aux conséquences graves ».
La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils, d’après diverses ONG, et environ 24 millions de Yéménites, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’aide humanitaire, selon les Nations unies.
« Nous avons réalisé plus de 550 sit-in et le monde s’en fiche éperdument », a-t-il déploré. « Le carburant qui nous parvenait par voie terrestre subvient à peine à 10% des besoins et maintenant on veut empêcher son accès », a-t-il ajouté.
M. Adraii a révélé que cela fait 70 jours qu’aucun navire pouvant couvrir les services généraux n’a été autorisé à passer alors la quantité permise à des compagnies privées ne dépassent pas les dix mille tonnes.
Selon lui, la pénurie de carburant touche aussi les régions contrôlées par l’occupation du fait des opérations de pillage de pétrole brut. La quantité libérée en quatre mois couvrant à peine 12% des besoins nécessaires et persistants.
Source: Divers