Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rejeté mercredi les accusations selon lesquelles des combattants syriens soutenus par Ankara ont été envoyés au Nagorny Karabakh pour combattre aux côtés de l’Azerbaïdjan face aux troupes séparatistes arméniennes.
« Certains nous disent +Vous avez envoyé des (combattants) syriens là-bas+. Nous n’avons pas un tel agenda (…) Ils ont déjà fort à faire dans leur pays, ils n’iront pas » au Nagorny Karabakh, a affirmé M. Erdogan lors d’un discours à Ankara.
Plusieurs pays et observateurs ont affirmé ces dernières semaines que des combattants syriens prenaient part aux affrontements entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui déchirent le Nagorny Karabakh, un territoire majoritairement peuplé d’Arméniens qui a fait sécession de l’Azerbaïdjan.
Le président français Emmanuel Macron a même affirmé que des « jihadistes » y avaient été envoyés depuis la Syrie.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), l’ONG pro occidentale a par ailleurs affirmé que plusieurs dizaines de combattants syriens pro-turcs ont été tués dans cette région depuis le mois dernier.
La Turquie, qui a mené plusieurs opérations militaires dans le nord de la Syrie depuis 2016, entraîne et arme plusieurs groupes syriens. En février, M. Erdogan avait confirmé la présence en Libye de combattants syriens pour soutenir le gouvernement de Tripoli.
S’il a nié avoir fait la même chose au Nagorny Karabakh, M. Erdogan a réaffirmé mercredi que la Turquie était prête à fournir « tout type de soutien » à l’Azerbaïdjan, tout en déplorant le fait que « des armes arrivent en quantité de Russie et de France ».
Troupes azerbaïdjanaises et combattants séparatistes, ces derniers soutenus par Erevan, se battent depuis fin septembre au Nagorny Karabakh. La reprise des hostilités a fait officiellement plus de 600 morts, mais le bilan réel pourrait être bien plus lourd.
Une trêve négociée sous l’égide de la Russie aurait dû entrer en vigueur samedi midi pour permettre au moins un échange de prisonniers et de corps, mais elle n’a jamais été respectée.
Le Nagorny Karabakh, territoire majoritairement peuplé d’Arméniens, a fait sécession de l’Azerbaïdjan, entraînant une guerre ayant fait 30.000 morts dans les années 1990.
Bakou accuse depuis l’Arménie d’occuper son territoire, et les heurts armés y sont réguliers. Mais les hostilités en cours sont les plus graves depuis 1994. Après près de 30 ans d’impasse diplomatique, le président azerbaïdjanais Ilham Alïev a juré de reprendre le contrôle de ce territoire par la force si nécessaire.
Source: AFP