Le futur président américain Donald Trump s’en est violemment pris aux services de renseignement, qu’il a accusés publiquement et tour à tour d’incompétence et de déloyauté ainsi qu’aux médias qui ont diffusé des rapports qui le compromettent et qu’il accusent d’être fallacieux..
Mais avant de se lancer dans sa diatribe, il n’a pas omis de réitérer son accusation classique contre l’administration sortante d’être derrière la prolifération de la milice wahhabite terroriste Daesh. « Cette administration a créé Daesh parce qu’elle s’est retiré au moment inopportun… Elle a laissé un vide qui a permis à Daesh d’apparaitre », a-t-il dit
Sur Twitter puis lors de sa première conférence de presse depuis son élection le 8 novembre, il a accusé publiquement les services de renseignements américains d’être à l’origine de la diffusion dans la presse d’un rapport non vérifié évoquant des liens présumés de longue date avec la Russie et d’autres informations compromettantes.
« C’est scandaleux, scandaleux, que les agences de renseignements aient permis (la publication) d’une information qui s’est révélée être erronée et fausse », a-t-il tonné, ajoutant que « c’est le genre de choses que l’Allemagne nazie aurait fait et a fait ».
Il s’en est pris aussi aux médias dont le site Buzzfeed, premier à mettre en ligne ce rapport, qualifié de « tas d’ordures ». Ce rapport fait état de nombreuses allégations compromettantes sur Donald Trump, notamment l’existence d’une vidéo à caractère sexuel impliquant des prostituées qui aurait servi de moyen de chantage pour les Russes pour obtenir des informations pendant près d’une décennie .
Ainsi qu’à la CNN, qui a relayé ces informations et dont il tait le correspondant durant son point de presse.
En revanche, M. Trump s’est réjoui sur Twitter d’avoir été appelé par le directeur du renseignement James Clapper, en qualifiant une nouvelle fois le document de « mensonger et fictif ».
Clapper l’avait appelé pour lui dire à quel il était « consterné » par la fuite de ce document non vérifié le liant à la Russie et pour affirmer aussi que ses services n’étaient pas à l’origine de ce texte ni de sa diffusion.
Selon l’AFP, M.Clapper, dont le bureau (ODNI) coordonne les 17 agences américaines de renseignements, s’est bien gardé de qualifier le document, sur lequel ses services ne portent « aucun jugement quant à la fiabilité des informations » qu’il contient. Il s’est seulement inquiété de sa mise en ligne, « extrêmement toxique et portant atteinte à la sécurité nationale ».
Ayant été élu à la grande surprise de tous les cercles d’influence américains, alors que Hillary Clinton était leur favorite, Donald Trump est littéralement harcelée aussi par l’administration américaine sortante, qui lui a laissé un leg truffé de mines, ainsi que par les médias mainstream et par les services de renseignements qui n’ont cessé de matraquer ses liens avec la Russie.
Depuis la campagne électorale, ces derniers avaient accusé la Russie d’avoir piraté les sites du Parti démocrate. Par la suite, un rapport préparé par la CIA, le FBI et l’Agence nationale de la sécurité (NSA) et dont la version abrégée a été publiée le 6 janvier, a affirmé que le président russe Vladimir Poutine a donné en personne l’ordre de lancer une campagne visant à influer sur le processus politique aux États-Unis et à discréditer la candidate démocrate Hillary Clinton.
Moscou qui rejette ces accusations affirme qu’aucune preuve n’a jamais été fournie. .
Depuis le mois de décembre dernier, le futur président qui a rejeté leurs conclusions sur les interférences de la Russie dans la campagne présidentielle avait marqué sa défiance à l’égard des services en indiquant qu’il ne souhaitait pas recevoir leurs briefings quotidiennement comme c’est la tradition. « Je les prends quand j’en ai besoin », avait-il déclaré.
Il a même accrédité Julian Assange, le fondateur du site WikiLeaks, fervent détracteur d’Hillary Clinton qui a nié que Moscou lui ait transmis les informations piratées du parti démocrate.
Néanmoins, les personnalités qu’il a désignées dans son administration et qui ont été entendues par le Congrès jeudi, se sont montrés plus affables à l’égard des services de renseignements, et moins conciliant sur la Russie.
Le prochain chef du Pentagone James Mattis a affirmé qu’il accordait un « très très haut degré de confiance » au renseignement américain.
Le futur directeur de la CIA Mike Pompeo, de son côté, a attribué les piratages à « de hauts responsables en Russie ».
La veille, le futur chef de la diplomatie Rex Tillerson avait jugé que la Russie représentait un « danger » et que les alliés de l’Otan avaient raison de s’alarmer.
Sources: AFP, Al-Akhbar
Source: Divers