Détenu depuis près de quatre mois par ‘Israël’, le Palestinien Maher al-Akhras a décidé ce vendredi 6 novembre de mettre fin à sa grève de la faim ayant duré plus de 100 jours, après un « accord » avec les autorités de l’occupation israélienne pour sa libération.
Dans une vidéo publiée sur Facebook par le député palestinien de la Knesset Ahmed Tibi, on voit le prisonnier faire le « V » de la victoire depuis son lit d’hôpital, où il est entouré de son épouse et de députés palestiniens de la Knesset pour annoncer la fin de sa grève.
« Après 103 jours de grève de la faim, mon mari a décidé de cesser sa grève de la faim », a indiqué vendredi soir à l’AFP son épouse, Taghrid al-Akhras.
Selon le Club des prisonniers palestiniens, une ONG qui suit de près ce dossier, la fin de cette grève intervient au terme d’un accord avec les autorités de l’occupation israélienne qui prévoit le non renouvellement de la détention administrative de Maher al-Akhras et donc sa libération le 26 novembre.
Jusqu’à cette date, l’homme au corps affaibli restera hospitalisé, a indiqué sa famille, une information confirmée par une porte-parole de l’hôpital Kaplan, près de Tel-Aviv, où il est suivi.
Agé de 49 ans, marié et père de 6 enfants, il est détenu administrativement depuis juillet 2020. Mais il en est à sa cinquième arrestation en trente années pendant lesquelles les autorités de l’occupation israélienne lui infligent des arrestations administratives intermittentes.
Arrêté fin juillet par les forces israéliennes à son domicile dans le nord de la Cisjordanie occupée, Maher al-Akhras avait été placé en détention « administrative », une disposition permettant à l’entité sioniste de détenir des Palestiniens sans inculpation ni jugement, pour des périodes pouvant aller jusqu’à six mois renouvelables indéfiniment. Il a entamé une grève de la faim pour mettre fin une fois pour toutes à ces détentions arbitraires.
Il a obtenu gain de cause: Israël s’est engagé de ne plus l’arrêter administrativement.
Les deux mouvements de résistance palestinien Hamas et Jihad islamique se sont félicité de la « victoire de maher al-Akhras »
« La victoire du détenu Maher al-Akhras dans sa bataille contre l’administration des prisons israéliennes est une grande victoire pour lui et pour tout le mouvement des détenus. Et c’est aussi une victoire pour notre peuple palestinien », a assuré Fawzi Barhoum , le porte-parole du Hamas.
« Cette victoire devrait être l’occasion de renforcer la lutte et de poursuivre la résistance pour libérer tous les détenus femmes et hommes dans les prisons de l’occupation israélienne », a-t-il souligné.
Pour le Jihad islamique, il s’agit « d’une victoire contre la détention administrative après 103 jours de bataille pour la dignité ».
Le Front populaire pour la libération de la Palestine, a pour sa part salué « une victoire héroïque », et « une source de fierté pour notre peuple et le mouvement des détenus ».
« Dommages irréversibles »
Plus tôt vendredi, l’épouse de Maher al-Akhras avait indiqué à l’AFP qu’il souffrait de « douleurs importantes à la tête et de crampes », qu’il avait du mal à s’exprimer et qu’il refusait d’ingérer autre chose que de l’eau.
« Il meurt à petit feu sous mes yeux et je ne peux rien faire », avait-elle regretté.
Selon l’AFP, le cas de Maher al-Akhras, agriculteur et père de six enfants, avait provoqué des critiques de l’ONU et de certaines ONG et l’émoi dans les Territoires palestiniens et parmi les Arabes israéliens.
Ayman Odeh, chef de la « Liste unie » des partis palestiniens dans la Knesset israélienne avait « prévenu » jeudi devant le Parlement israélien que « la détérioration de la condition de Maher al-Akhras pourrait mener à des violences ».
Ses avocats avaient réclamé à plusieurs reprises sa libération, sinon son hospitalisation dans un établissement palestinien, sans succès.
Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) s’était inquiété fin octobre de « possibles dommages irréversibles » sur sa santé.
Le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme dans les Territoires palestiniens, Michael Lynk, avait lui appelé ‘Israël’ à le libérer « immédiatement » et à mettre fin aux « détentions administratives ».
Considérée comme attentatoire aux droits fondamentaux, la détention administrative est justifiée par l’entité sioniste comme permettant de « mettre à l’écart des individus présumés dangereux ». Les responsables israéliens invoquent « l’impossibilité, pour des raisons de sécurité, de rendre publiques certaines preuves retenues contre eux ». « Une justification fallacieuse », selon ses détracteurs.
Dans un communiqué, le ministère israélien des Affaires étrangères avait affirmé que les grèves de la faim étaient « utilisées » à des « fins politiques par des terroristes ». En allusion aux résistants palestiniens qui luttent pour la libération de la partie de leur ancêtres, usurpée par les Israéliens.
Environ 355 Palestiniens étaient en détention administrative fin août, parmi lesquels deux mineurs, selon l’ONG israélienne de défense des droits humains B’Tselem.
Source: Divers