La Russie, avec la participation de l’Iran et de la Turquie, a pratiquement détruit le foyer du terrorisme international en Syrie, a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors d’une visioconférence avec son homologue syrien Bachar el-Assad.
Lors d’un échange avec le président syrien Bachar el-Assad le 9 novembre, Vladimir Poutine a souligné que la Russie continuait à déployer des efforts vigoureux afin de «contribuer à un règlement durable en République syrienne», et de «restaurer sa souveraineté, son indépendance, son unité et son intégrité territoriale».
«A cet égard, il faut noter le travail efficace réalisé dans le cadre du processus d’Astana avec la participation de nos partenaires iraniens et turcs», a noté le dirigeant russe.
«Grâce à des efforts conjoints, nous avons réussi à accomplir beaucoup de choses : le foyer du terrorisme international en Syrie a été pratiquement éliminé et le niveau des violences a nettement baissé», a-t-il déclaré.
Le retour des réfugiés en Syrie à l’ordre du jour
Damas, qui organise les 11 et 12 novembre une conférence consacrée au retour des réfugiés, avec le soutien de Moscou, déclare que ce sujet est sa «priorité».
«Cette question humanitaire constitue la priorité numéro un pour l’étape à venir, surtout compte tenu du fait qu’une grande partie du territoire a été libérée et qu’il y a de moins en moins de combats, même s’il y a encore du terrorisme», a affirmé Bachar el-Assad lors de son échange vidéo avec le président russe.
Et d’ajouter : « La grande partie des réfugiés veulent retourner en Syrie après que l’Etat syrien leur avait fourni de grandes facilités, dont certaines sont législatives et autres sont relatives aux procédures de leur retour ».
Le président Assad a indiqué que cette conférence, avec la coopération de la Russie et des pays participants, sera le début de la résolution de ce problème humanitaire que le monde n’a jamais vu auparavant, peut-être depuis la Seconde Guerre mondiale.
Un retour sans contrainte
De son côté, Vladimir Poutine a rappelé que plus de 6,5 millions de réfugiés restaient en dehors de la Syrie, et que la plupart d’entre eux «pourraient et devraient participer à la reconstruction de leur pays».
Le président russe a indiqué que la question du retour des réfugiés syriens est importante à ce stade pour la Syrie et tous les pays, en particulier les pays voisins, précisant qu’il avait appelé en 2018 la Communauté internationale à soutenir l’initiative du gouvernement syrien et du président al-Assad de rapatrier les réfugiés à leurs foyers.
Il a, en outre, fait savoir que le gouvernement syrien prend toutes les mesures pour améliorer les conditions de vie, ce qui a conduit au retour de plus d’un million de personnes à leurs foyers.
Mais selon lui, ce processus doit «se dérouler de manière naturelle, sans contrainte». «Chaque Syrien doit prendre une décision par lui-même, après avoir reçu des informations fiables sur la situation dans son pays», a conclu le président russe.
Le président russe a ajouté que son pays appuie l’initiative de la tenue d’une conférence internationale pour le retour des réfugiés à Damas et que beaucoup avaient exprimé leur volonté de participer à cette conférence.
Poutine a souligné que la délégation russe sera grande et qu’elle tiendra des consultations avec ses homologues syriens sur la coopération bilatérale.
Le président russe a noté que la conférence sera consacrée à l’accès de l’aide humanitaire et au retour des réfugiés à leurs foyers, ce qui encouragera la stabilité de la situation en Syrie.
Le grand obstacle au retour des réfugiés
Bachar el-Assad a en outre regretté à cet égard que le «plus grand obstacle» au retour des réfugiés, «outre le terrorisme qui persiste dans certaines régions», soit le «blocus imposé à la Syrie», en référence aux sanctions imposées notamment par les Etats-Unis.
Par ailleurs, il a exprimé l’espoir que les efforts de Moscou pourraient permettre d’«assouplir ou [de] lever ce blocus», soulignant que pour le retour des réfugiés il était nécessaire d’«assurer les besoins de base […] tels que l’eau, l’électricité, les écoles […] et la relance économique».
«Avec le retour de la paix et du calme […] il y a une forte probabilité de pouvoir assurer un retour massif des réfugiés», a-t-il estimé.
Les pays occidentaux conditionnent toute aide à la reconstruction à un règlement politique du conflit en Syrie, tandis que des ONG pro-occidentaux estiment que les conditions ne sont pas propices à un retour massif des réfugiés, même si les combats ont sensiblement baissé en intensité depuis près d’un an.
Sources : RT + SANA