Indigné par la décision de la Corée du Sud de déployer des systèmes de défense ABM américains, Pékin tente de punir Séoul en s’alliant notamment avec la Russie. La Russie et la Chine ont convenu d’adopter des mesures conjointes visant à contrer le déploiement en Corée du Sud du système de défense antimissile américain THAAD, relate l’agence Chine nouvelle.
Moscou et Pékin envisagent de protéger les intérêts des deux pays dans la région. Les deux parties ont appelé la Corée du Sud et les États-Unis à arrêter le déploiement de leur système antimissile dans la région afin de préserver l’équilibre stratégique des forces en Extrême-Orient.
Des experts notent que la déclaration russo-chinoise est intervenue sur fond d’aggravation des relations entre Pékin et Washington face à la rhétorique du président élu Donald Trump concernant les relations entre les États-Unis et Taïwan.
La Chine a déjà exprimé sa protestation à Washington lorsque le président sortant Barack Obama a signé le projet de budget de la Défense prévoyant le financement d’un programme de coopération militaire avec Taïwan. En juillet 2016, Washington et Séoul se sont entendus pour déployer des systèmes antimissiles américains THAAD en Corée du Sud.
Le THAAD est destiné à intercepter les missiles balistiques ainsi que d’autres types de missiles en hautes altitudes.
Moscou a critiqué cette décision, jugeant qu’elle saperait la stabilité régionale. Le système de bouclier anti-missiles américain peut être utilisé pour détruire des satellites évoluant sur orbite basse et présente une menace pour l’utilisation libre de l’espace, a souligné la défense russe. Le président chinois Xi Jinping a pour sa part averti que le déploiement d’armes américaines en Corée du Sud risquait d’intensifier les différends en Asie du Sud-Est.
En Corée du Sud, la légitimité du déploiement du THAAD remise en question La Chine a renforcé de façon non officielle sa pression sur la Corée du Sud suite à cette décision de Séoul. Les compagnies sud-coréennes travaillant en Chine sont sous le coup de sanctions, ainsi que l’ensemble de l’industrie des loisirs. En outre, Pékin a limité le nombre de touristes allant en Corée du Sud. Ces mesures ont été un coup dur pour le gouvernement et les médias sud-coréens, mais la Chine avertit : ce n’est que le début.
Source: Sputnik