L’Arménie a avorté une tentative d’assassinat sur le Premier ministre Nikol Pashinyan et une prise de pouvoir par un groupe d’anciens fonctionnaires, a déclaré samedi 14 novembre le Service de sécurité nationale (SSN).
Cet incident intervient alors que plusieurs milliers de manifestants ont exigé la démission de Nikol Pashinyan après la signature d’un cessez-le-feu prévoyant la restitution d’une grande partie du Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan.
Ce cessez-le-feu a été perçu comme un victoire pour l’Azerbaïdjan et a suscité la colère d’une partie de la population en Arménie, où certains y voient une capitulation.
Des arrestations
Le SSN a indiqué que son ancien dirigeant Artur Vanetsyan, l’ancien chef de la faction parlementaire du Parti républicain Vahram Baghdasaryan et le volontaire de guerre Ashot Minasyan étaient en état d’arrestation.
« Les suspects prévoyaient d’usurper illégalement le pouvoir en assassinant le Premier ministre et il y avait déjà des candidats potentiels en discussion pour le remplacer », a déclaré le SNN dans un communiqué.
Six semaines de combats
Le conflit pour le contrôle de l’enclave du Nagorny Karabakh, qui s’est terminé sur un accord de paix consacrant une victoire des forces azerbaïdjanaises, a coûté la vie à plus de 2 300 soldats arméniens.
Nikol Pachinian avait dit plus tôt cette semaine n’avoir eu d’autre choix que d’accepter le cessez-le-feu afin d’éviter de perdre encore plus de territoire au Haut-Karabakh, une région reconnue internationalement comme partie intégrante de l’Azerbaïdjan mais peuplée majoritairement d’Arméniens.
Dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, qui a mis fin à six semaines de combats, l’Azerbaïdjan pourra conserver les territoires acquis lors des affrontements, dont la deuxième plus grande ville de l’enclave, et les forces séparatistes arméniennes devront rendre le contrôle de certains territoires d’ici au 1er décembre.
La Russie, liée par un pacte de défense avec l’Arménie, a déployé mardi des troupes de maintien de la paix dans le Haut-Karabakh, qui resteront dans la région pendant au moins cinq ans.
Furieux de ce qu’ils vivent comme une trahison, des habitants d’origine arménienne vivant au Haut-Karabakh ont mis samedi le feu à leurs maisons avant de les abandonner.
Source: Avec AFP