L’extrémisme des suprémacistes aux États-Unis est-il vraiment comparable au terrorisme islamiste? Apparemment, pour l’actuel directeur du FBI Christopher Wray, la réponse est oui. Analyse de ses propos avec Marc Ruskin, auteur et ancien agent spécial du FBI, pour le Désordre mondial.
Le directeur du FBI Christopher Wray met l’extrémisme aux États-Unis sur le même plan que Daech*. Mais quid des antifas, la mouvance d’extrême gauche souvent mise en cause pour ses violences par l’ancien Président Donald Trump lors de son mandat?
Le responsable de la police fédérale les juge moins dangereux. Lors de son audition devant la commission juridique du Sénat, le 3 mars dernier, Christopher Wray a précisé que «la principale menace à laquelle nous sommes confrontés continue d’être ceux que nous identifions comme des extrémistes violents à motivation raciale ou ethnique, en particulier ceux qui prônent la supériorité de la race blanche».
Il a ajouté que, en matière de menace intérieure, le FBI classait désormais les groupes suprémacistes blancs au même niveau que Daech*. A-t-il raison? Cette attitude aura-t-elle une incidence sur la guerre que le Pentagone mène contre le terrorisme, principalement à l’étranger?
Marc Ruskin, un ressortissant français qui exercé 20 ans en tant qu’agent spécial du FBI, ancien procureur de district adjoint à Brooklyn, New York, et auteur du livre The Pretender: My life undercover for the FBI (Éd. Thomas Dunne Books), considère que les assertions du directeur de la police fédérale ne s’appuient sur aucun fait précis:
«Le directeur du FBI a présenté des conclusions sans évoquer aucun fait pour les justifier. On commence à se rendre compte ici aux États-Unis que la définition d’activité raciste blanche a été changée pour l’élargir.»
Il replace les propos du directeur du FBI dans leur contexte politique:
«Si aujourd’hui, n’importe quelle organisation qui manifeste contre la politique courante est requalifiée d’organisation terroriste nationale, cela justifie des enquêtes et filatures de citoyens, même si ces individus ne font rien de plus que de ne pas être d’accord avec la politique du gouvernement. Et cela élargit le pouvoir de la police. Dans une démocratie, s’exprimer de façon pacifique ne justifie pas des enquêtes policières.»
Source: Sputnik