Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi 30 avril un report des premières élections en 15 ans dans les Territoires palestiniens tant que la tenue du scrutin n’était pas « garantie » à l’Est de Jérusalem AlQuds occupée.
« Nous avons décidé de reporter la date des élections jusqu’à ce que (…) notre peuple puisse exercer ses droits démocratiques à AlQuds », a déclaré M. Abbas à l’issue d’une rencontre de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) portant sur les législatives prévues le 22 mai prochain.
Dans la foulée de cette décision, la Commission électorale palestinienne a annoncé l’arrêt de ses activités visant à préparer ces élections annoncées début janvier dans le cadre d’un projet de « réconciliation » entre le parti Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas, deux grands pans de la politique palestinienne.
La Commission électorale palestinienne avait assuré récemment pouvoir mettre sur pied des bureaux de vote dans des villes voisines d’AlQuds, en Cisjordanie.
Mais Mahmoud Abbas a rejeté jeudi soir cette option, disant vouloir que le vote puisse être tenu à AlQuds, et que les partis puissent y mener leur campagne électorale alors que l’entité sioniste y a interpellé ces dernières semaines des candidats aux législatives.
Réaction du Hamas
« Le Fatah et le président palestinien portent l’entière responsabilité de la décision (de reporter les élections) et de ses conséquences qui représentent rien moins qu’un coup d’Etat contre notre accord » de réconciliation, réagi vendredi le Hamas dans un communiqué.
Dans un entretien à l’AFP la semaine dernière, le chef de la liste Hamas pour les législatives, Khalil al-Hayya, avait averti qu’un report des élections « pousserait le peuple palestinien dans l’inconnu » et créerait une « grande frustration parmi la population » pouvant entraîner « de graves réactions ».
A Ramallah, où les troupes du président Abbas ont plus l’habitude d’organiser des manifestations que de les subir, des centaines de personnes sont descendues dans les rues pour dénoncer tout report du scrutin, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.
Au total, plus d’une trentaine de listes électorales rivalisaient pour les législatives, dont deux courants défiant le Fatah de l’intérieur: celui de l’opposant de longue date Mohammad Dahlane, exilé aux Emirats, et celui du neveu de Yasser Arafat, Nasser al-Kidwa.