Washington va libérer 4 Iraniens détenus aux Etats-Unis et restituer à l’Iran 7 milliards de dollars des fonds iraniens gelés dans ses banques, ont révélé ce dimanche 2 mai des sources officielles iraniennes pour la télévision libanaise d’informations Al-Mayadeen.
En échange, Téhéran libérera 4 Américains accusés d’espionnage pour le compte du renseignement américain.
Selon ces sources iraniennes, durant les négociations sécuritaires avec Téhéran via les médiateurs européens, l’administration du président Joe Biden voulait éviter de payer des sommes d’argent sur les fonds iraniens gelés mais elle n’a pas réussi, car la partie iranienne a insisté sur la nécessité de libérer une partie des fonds iraniens.
Les quatre Iraniens détenus aux États-Unis « étaient ceux qui contribuaient à contourner le blocus et les sanctions imposées à l’Iran ».
Concernant les négociations de sécurité irano-britanniques, les deux parties sont parvenus à un accord en fonction duquel serait libérée Nazin Zaghri qui est accusée par Téhéran d’espionnage pour le compte des renseignements britanniques, en échange de la libération par Londres de 400 millions de livres de fonds iraniens gelés par Londres.
A l’issue du round des négociations de Vienne du samedi 1er mai, le chef de la délégation iranienne de négociation, Abbas Araghchi, a annoncé que « les sanctions seront levées contre les individus qui ont été inclus dans les sanctions américaines ».
Il a expliqué « qu’il a été convenu de lever les sanctions sur les secteurs iraniens de l’énergie, de l’industrie, des transactions financières et de l’automobile », ainsi que sur « une longue liste d’individus et d’entités iraniennes ».
Mikhaïl Oulianov, le chef de la délégation russe à Vienne, a évoqué à l’issue de ce round de pourparlers un « optimisme croissant », il est possible qu’ils soient finalisés « d’ici trois semaines».
«Il est trop tôt pour s’enthousiasmer, mais nous avons des raisons pour un optimisme prudent et croissant. Il n’y a pas de délai, pourtant les participants visent à mener à bien les négociations d’ici à peu près trois semaines. Est-ce réaliste? Nous verrons», écrit-il sur Twitter.
L’accord de Vienne, officiellement connu comme le Plan d’action global commun (JCPoA), a été conclu en 2015 entre l’Iran et les six pays du groupe P5+1, à savoir les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine et l’Allemagne. Cet accord prévoyant la levée des sanctions en échange de la limitation du programme nucléaire iranien n’a même pas duré trois ans. Ayant qualifié le traité en question de «mauvaise affaire», Donald Trump, le chef d’État américain de l’époque, a annoncé en mai 2018 son retrait unilatéral et le rétablissement des sanctions à l’encontre de Téhéran.
Un an après la sortie des États-Unis de l’accord, la République islamique d’Iran a annoncé une réduction progressive de ses obligations dans le cadre du JCPoA. Les négociations sur la relance de cet accord ont repris début avril.
Sources : Al-Mayadeen Tv, Sputnik