Les agressions des forces d’occupation israéliennes contre les habitants du quartier Cheikh Jarrah, dans la ville sainte d’al-Qods occupée se poursuivent sans répit dans le but de les en expulser .
Ce dimanche 6 juin, elles ont arrêté la jeune militante palestinienne, Mona Al-Kourd, puis ont convoqué son frère, le militant Mohamad Al-Kourd, qui est également l’un des militants les plus en vue qui dénoncent les attaques de l’occupation dans la ville sainte en général et dans le quartier de Cheikh Jarrah en particulier.
« Lorsqu’elle est entrée changer ses vêtements, ils (les soldats israéliens) l’ont suivie dans sa chambre parce qu’ils craignaient qu’elle ne cache un char dedans », a ironisé le père de Mona, Nabil al-Kourd.
Menottée, Mona est sortie de sa maison, entourée par des gardes-frontières, avec un grand sourire, pendant que l’attendaient des militants, smartphones à la main, le filmant et la soutenant. Le sourire est devenu pour les jérusalémites un signe de résistance durant cette crise.
On nous a pris la moitié de notre maison
Mona s’était fait remarquer sur les réseaux sociaux et lors de ses interventions sur les télévisions arabes en dénonçant la décision prise par le Tribunal israélien de Jérusalem exigeant l’expulsion d’une douzaine de familles du quartier de leurs maisons pour les donner aux colons israéliens. Une décision qui devrait ultérieurement viser une cinquantaine d’autres familles palestiniennes. Mona dénonçait aussi les attaques des colons qui tentaient de voler ces maisons.
Sa famille avait perdu la moitié de sa maison lors d’une première campagne d’expropriation des maisons, en faveur des colons, depuis une dizaine d’années.
« On nous a confisqué la moitié de notre maison et nous vivons désormais sur une seule moitié; l’autre a été prise par les autorités qui y ont fait installer des colons », a-t-elle raconté dans une interview avec le journal qatari Kol al-Arab, publiée le 2 mai.
« J’avais 11 ans, je me souviens très bien de ces crimes. Ils avaient cassé les portes et les fenêtres et attaquaient les gens sauvagement. Ils ont même jeté les enfants pas les fenêtres. Ils ont trainé les gens sans vêtements en dehors de la leurs maisons dont des femmes », a-t-elle ajouté.
Elle a rapporté comment plusieurs familles du quartier s’étaient retrouvées en dehors de leur domicile, dont les Al-Ghawi, les al-Hanoune,… Selon Mona, lorsque ces familles sont revenues pour récupérer leurs meubles, ils ne les ont pas trouvés non plus. Elles ont reçu une semaine plus tard des lettres d’avertissement qu’elles devraient payer les frais de transport des meubles vers un endroit tierce .
Jacob, tu sais que tu voles ma maison
Elle avait publié sur les réseaux spéciaux une conversation avec un colon israélien, lui disant en anglais: « Jacob, tu sais très bien que c’est notre maison. Tu es en train de voler ma maison ». Et lui de lui répondre: » Si je ne la vole pas, quelqu’un d’autre le fera ».
Dans l’après-midi de ce dimanche, Mona a été relâchée .
Un sit-in organisé ce dimanche par les habitants de Cheikh Jarrah a été violemment attaqué par les garde-frontières israéliens qui ont utilisé des bombes assourdissantes et des gaz lacrymogènes pendant que les protestataires scandaient des slogans contre l’occupation et réclamaient une action de la part de la Communauté internationale pour faire cesser les évictions.
Arrestation et expulsion d’une journaliste
Le samedi 5 juin, les forces d’occupation avaient arrêté la correspondante de la chaine de télévision qatarie al-Jazeera, Guevara al-Budeiri puis l’ont relâchée et expulsée du quartier Cheikh Jarrah pour une durée de 15 jours.
La reporter était en train de couvrir un rassemblement pour le 54e anniversaire de la Naksa, un terme utilisé par les Palestiniens pour décrire l’occupation par l’entité sioniste de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza à partir de 1967.
Les images de l’interpellation montrent au moins cinq policiers israéliens encerclant la journaliste qui porte un gilet pare-balle avec l’inscription «presse». Elle tente de se défendre et finit par être menottée. Selon la chaîne, le matériel du caméraman qui accompagnait Mme Budeiri a été détruit.
Relâchée quelques heures plus tard, elle a raconté avoir reçu des coups de pied et avoir été traitée «comme une criminelle», malgré le fait qu’elle était en possession d’une carte de presse délivrée par le gouvernement israélien de l’occupation. Dans le même temps, la journaliste a été informée qu’elle ne pourrait pas retourner dans le quartier de Cheikh Jarrah, où se tenait la manifestation, durant les 15 prochains jours.
Dans son communiqué, Al-Jazeera dénonce une «violation complète des conventions internationales» de la part des autorités israéliennes.
Les forces d’occupation israéliennes assiègent le quartier cheikh Jarrah depuis le 7 mai dernier avec des blocs cubiques en ciment et y mènent depuis une campagne contre ses habitants pour les pousser à partir. La semaine passée, elles ont arrêté la jeune fille Bara’ al-Salaymat (Photopuis l’ont relâchée. Elles ont aussi molesté violemment un jeune puis l’ont arrêté.
Les agressions israéliennes touchent d’autres quartiers palestiniens de l’est de Jérusalem, notamment al-Issawiyat et la rue al-Rachid où des colons ont attaqué les habitants pour s’emparer de leurs maisons.
Source: Divers