Washington a levé, jeudi 10 juin, des sanctions contre d’anciens responsables iraniens, en pleine négociation sur le nucléaire avec Téhéran, mais a en parallèle sanctionné un réseau sous prétexte d’avoir aidé à financer les forces de la résistance au Yémen.
En pourparlers indirects depuis deux mois pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien, les États-Unis ont levé les sanctions qui avaient été prises à l’encontre de trois anciens responsables du gouvernement iranien, et deux sociétés.
Ils étaient précédemment considérés comme impliqués dans l’achat, l’acquisition, la vente, le transport ou la commercialisation de produits pétrochimiques iraniens.
« Ces actions témoignent de notre engagement à lever les sanctions en cas de changement de statut ou de comportement des personnes sanctionnées », a dit le Trésor américain dans un communiqué, cité par l’AFP.
Longuement interrogé lors d’une conférence de presse, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price n’a pas expliqué en quoi les personnes et sociétés concernées avaient « changé de comportement ou de statut ».
Mais il a prétendu qu’il n’y avait « absolument aucun lien » entre cette décision, qu’il a qualifiée de « technique », et les négociations de Vienne sur le nucléaire — où les deux pays ennemis discutent notamment de quelles sanctions anti-Iran Washington doit lever pour revenir dans l’accord international de 2015, dont l’ex-président américain Donald Trump a claqué la porte.
En outre, le Trésor américain a sanctionné jeudi un réseau qu’il accuse d’avoir apporté une aide financière à Ansarullah.
« Dirigé par le financier Houthi Sa’id al-Jamal basé en Iran, ce réseau génère des dizaines de millions de dollars de revenus provenant de la vente de matières premières, comme le pétrole iranien », a-t-il estimé.
« Une partie importante (de ces revenus) est ensuite redirigée par un réseau complexe d’intermédiaires et d’échanges dans plusieurs pays vers les houthis au Yémen », selon le ministère.
Onze autres personnes, entreprises et navires sont visés par ces sanctions, selon un communiqué distinct du département d’État américain.
Le Yémen est en proie à une guerre lancée, depuis mars 2015, par la coalition saoudo-émirati-US. Cette guerre a causé la mort des dizaines de milliers de Yéménites et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU.