Tandis que les États-Unis restent l’allié le plus important pour l’Allemagne, cette dernière espère toutefois qu’ils ne se mêleront pas des questions autour du projet gazier Nord Stream 2, d’après les dires de Friedrich Merz, président de l’Union chrétienne-démocrate allemande (CDU) qui l’a avancé lors d’une interview pour Bild.
« Les États-Unis ont été et resteront nos alliés les plus importants, mais nous attendons aussi d’eux qu’ils n’interfèrent pas dans une question purement européenne comme la construction de Nord Stream 2 », a expliqué l’homme politique.
Il a également souligné que, jusqu’à présent, les pays européens n’ont pas été en mesure de parvenir à une position commune concernant le gazoduc. Selon M.Merz, cela peut être lié à la politique menée par « le prédécesseur de l’actuel chancelier allemand, Olaf Scholz ».
Le gazoduc Nord Stream menacé par de nouvelles sanctions US
Plus tôt, le ministre de l’Économie et vice-chancelier allemand avait dit que d’éventuelles sanctions contre la Russie affecteraient l’économie allemande, en soulignant que l’Allemagne faisait tout « ce qui est en son pouvoir pour ne pas laisser les choses en arriver là ». Il a fait une allusion à des sanctions probables qui sont en cours de discussion entre les Occidentaux dans le cas d’une « agression » présumée de la Russie contre l’Ukraine.
Auparavant, les États-Unis avaient évoqué le projet de loi prévoyant des sanctions contre la Russie et son Président en cas d’escalade des tensions autour de l’Ukraine. Ce texte a été rédigé par un groupe de sénateurs dirigé par Robert Menendez.
Entre autres, le document porte sur la possibilité de sanctionner Vladimir Poutine, le Premier ministre Mikhaïl Michoustine, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou. Ces mesures pourraient également concerner les principales banques russes et le gazoduc Nord Stream 2.
Pour rappel, la procédure d’approbation du Nord Steam 2 est en suspens en Allemagne sur décision annoncée le 16 novembre par l’Agence fédérale des réseaux (BNetzA).
Pour que le régulateur allemand puisse reprendre le processus, il faut que l’opérateur du gazoduc, basé en Suisse, soit juridiquement enregistré en Allemagne et transfère ses actifs et son personnel à une filiale créée dans le pays.
La flambée des prix du gaz et Nord Stream 2
La controverse autour du gazoduc russe se poursuit alors que les prix du gaz en Europe battent toujours des records. L’envolée des prix du gaz remonte au printemps 2021.
Le record historique, à 2.190 dollars les 1.000 mètres cubes, a été établi le 21 décembre.
Alors que la Russie a été accusée d’être derrière cette hausse, Vladimir Poutine a répété que Moscou n’était pour rien dans l’actuelle crise des prix en Europe. Une affirmation confirmée par de nombreux économistes et analystes.
La Russie a pour sa part déclaré à maintes reprises que Nord Stream 2, auquel les États-Unis et l’Ukraine s’opposent fermement, est un projet commercial et bénéfique pour l’Europe ainsi qu’a demandé que l’on cesse de l’évoquer dans le cadre d’une quelconque politisation.
En s’exprimant à propos de la flambée des prix du gaz en Europe lors de la Semaine russe de l’énergie et d’une visioconférence consacrée au développement de l’énergie en octobre, Vladimir Poutine a estimé que les Européens avaient commis des erreurs lors de la planification de leur politique énergétique.
Source: Avec Sputnik