Le président américain Joe Biden a insisté auprès du Premier ministre israélien Yaïr Lapid sur l’importance d’achever les négociations sur la démarcation de la frontière maritime avec le Liban dans les semaines à venir, a rapporté le site d’information américain Axios.
Citant un responsable de la Maison Blanche, il rapporte que « la résolution du conflit maritime entre Israël et le Liban est une priorité majeure pour l’administration du président américain Joe Biden ».
Il a toutefois indiqué, a la foi de responsables israéliens que « l’opération d’élaboration de l’accord sur le conflit maritime avec le Liban n’a pas encore été entamée».
Selon ce site, Amos Hochstein le médiateur américain chargé des négociations entre Libanais et Israéliens sur ce dossier devrait se rendre à Beyrouth la semaine prochaine, dans le cadre des efforts déployés pour parvenir à un accord entre les deux parties.
Le journal libanais al-Akhbar a lui aussi indiqué qu’il a reporté son retour au Liban jusqu’au 7 septembre prochain « tant qu’aucune évolution négative ne survienne »
Plus tôt ce mois-ci, des responsables de la sécurité israélienne ont confié au site d’information israélien Walla que « les États-Unis attachent une grande importance aux négociations indirectes sur les frontières maritimes entre ‘Israël’ et le Liban, afin d’éviter une escalade sécuritaire et de montrer aux pays arabes la présence de l’influence des États-Unis dans cette région ».
« Si les Américains ne parviennent pas à parvenir à un accord avant que la plate-forme ne commence à pomper du gaz, en septembre prochain, une évaluation de la situation sécuritaire sera menée, pour lever l’état d’alerte dans la région du nord », ont précisé ces responsables à Walla.
C’est le mois de septembre
Ce litige est d’autant plus exacerbé que la date d’extraction s’approche. Il avait éclaté par l’arrivée, le mois de juin dernier, de la plateforme Energean sur le gisement Karish, situé sur la ligne 29, laquelle constitue, avec la ligne 23, les des deux lignes réclamées par le Liban comme faisant partie de sa Zone Economique Exclusive.
Depuis le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah lui a consacré plusieurs de ses discours.
Il a mis en garde l’entité sioniste d’y entamer les travaux de forage et d’extraction du gaz avant un accord avec le Liban sur la démarcation des frontières maritimes et a averti les Américains « de ne pas jouer avec le temps » assurant que « la position de l’État libanais et de la résistance est une. »
Il avait auparavant accusé les Etats-Unis et par derrière l’entité sioniste de vouloir entrainer les pourparlers sur ces frontières dans des tergiversations interminables pour empêcher le Liban d’exploiter ses ressources gazières maritimes, « seule planche de salut » selon ses termes pour le sortir de sa crise économique et de vouloir conduire le Liban vers la famine. Le numéro un du Hezbollah avait alors menacé : « Entre la famine et la guerre, la guerre est plus honorable ».
Plus tard, il avertira qu’« il n’y a aucune cible israélienne en mer ou sur terre que les missiles de précision de la résistance ne peuvent atteindre » et que «si le Liban n’exploite pas son gaz, personne d’autre ne l’exploitera ».
Une vidéo clip a été diffusée par Média de guerre, la tribune médiatique de la Résistance islamique a montré les coordonnées des plateformes d’extraction de gaz sur la côte de la Palestine occupée, dans un message clair à l’occupation israélienne.
Sayed Nasrallah s’était aussi interrogé sur les raisons pour lesquelles les blocs offshores internes n’ont pas encore été exploités par les compagnies pétrolières internationales.
Sur ce dilemme, ces compagnies et les Américains se lancent la balle. Les premières attribuant leur retard à des pressions, les seconds leur adossant leur refus avant un accord.
Selon les informations d’al-Akhbar, Total a informé les responsables libanais concernés qu’elle ne le fera qu’après l’annonce de l’accord en bonne et due forme et après obtenu des garanties sécuritaires. Hochstein fait figure de celui qui tente de les convaincre de le faire.
Berri: nous n’attendrons pas indéfiniment
Hier mercredi 31 août, le chef du Mouvement Amal et président du Parlement libanais, Nabih Berri, a déclaré, à propos des développements du dossier de la démarcation que « chaque mètre cube de gaz et de pétrole et la frontière maritime avec la Palestine occupée sont usurpés par l’occupation israélienne ».
« La balle est maintenant dans le camp du négociateur américain, et nous serons disposés à défendre notre eau comme nous avions défendu notre terre », a-t-il affirmé.
Berri a également indiqué que le médiateur américain dans le dossier de la démarcation des frontières maritimes entre le Liban et la Palestine occupée, Amos Hochstein, n’était pas revenu à Beyrouth depuis un mois, déclarant : « Que personne ne parie que nous allons attendre, nous n’attendrons pas indéfiniment ».
« Hochstein veut délier les questions les unes des autres »
Il est question selon al-Akhbar, que le médiateur américain propose une solution médiane qui puisse empêcher l’explosion et délier les questions les unes des autres. De sorte qu’Israël annonce le report de l’opération d’extraction du gisement Karish officiellement, en même temps qu’Energean, et que Total annonce de son côté son intention de poursuivre les travaux d’exploration dans les blocs libanais internes.
« Les Américains croient que ce règlement fournira aux différents protagonistes l’occasion suffisante pour arranger leurs affaires ce qui veut dire, faire passer les élections israéliennes avant la conclusion d’un accord avec le Liban pendant que les Etats-Unis et leurs alliés libanais profiteront du fait que l’accord ne sera pas conclu pendant le mandat du président libanais Michel Aoun », lequel devrait parvenir a terme le mois d’octobre prochain », explique al-Akhbar, citant ses sources.
Selon ce quotidien libanais, les contacts entrepris par Hochstein sont marqués par les atermoiements d’autant qu’il tarde à communiquer aux Libanais la réponse des Israéliens à leur proposition.
A noter que le Liban négocie sur la ligne 23 et persiste à réclamer les blocs 8, 9 et 10, situés aux frontières Sud avec la Palestine occupée, comme faisant partie de sa Zone Économique Exclusive (ZEE). Il réclame en outre la totalité du champ Qana situé dans le bloc 9, et qui s’étend au-delà de la ligne 23, en direction du bloc 72, situé en les deux lignes 23 et 29, dont ‘Israël’ revendique le contrôle.
Source: Divers