Un élu du parti AKP au pouvoir en Turquie a présenté sa démission jeudi après avoir suscité un tollé en évoquant une « guerre civile » en cas de rejet d’une réforme constitutionnelle soumise en avril à référendum.
Cet incident illustre la tension qui règne en Turquie, à deux mois d’une consultation populaire sur cette révision qui élargirait considérablement les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire.
« Si nous ne dépassons pas 50%, si nous ne sommes pas victorieux lors de ce référendum, alors préparez-vous pour la guerre civile », a déclaré cette semaine Ozan Erdem, adjoint au dirigeant de l’AKP pour la province de Manisa (ouest).
Cette affirmation a provoqué une levée de boucliers, l’opposition accusant les autorités d’agiter le spectre du chaos et d’adopter une rhétorique menaçante.
M. Erdem a remis jeudi sa démission en affirmant que ses déclarations avaient été déformées. « Mes propos ont été présentés d’une manière qui ne reflète pas ce que je voulais dire », a-t-il affirmé, cité par l’agence de presse Dogan.
La réforme constitutionnelle voulue par M. Erdogan déchaîne les passions en Turquie. Son examen au Parlement avait donné lieu à des rixes d’une rare violence.
Aux termes du texte, le pouvoir exécutif, essentiellement détenu par le Premier ministre, serait transféré au président, lequel pourrait en outre intervenir directement dans le domaine judiciaire.
Les dirigeants turcs estiment qu’une telle mesure est nécessaire pour doter la Turquie d’un capitaine fort, à même de faire face aux défis économiques et sécuritaires.
Mais ses opposants estiment que la réforme accorderait trop de pouvoirs à M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire, notamment depuis une tentative de putsch en juillet.
Source: AFP