Le violent séisme qui a frappé, le lundi 6 février, la Turquie et la Syrie a dépassé les 17.500 morts, selon un dernier bilan communiqué ce jeudi par les autorités dans les deux pays.
Quelque 14.351 personnes ont été tués en Turquie selon le vice-président turc Fuat Otkay et 3.162 personnes en Syrie selon les bilans officiels, ce qui porte à 17.513 le nombre total de victimes.
Les chances de survie s’amenuisant deux jours après la catastrophe, et la montée des critiques en Turquie a contraint le président turc Recep Tayyip Erdogan à reconnaître des lacunes dans la réaction du gouvernement.
Twitter est devenu inaccessible sur les principaux fournisseurs de téléphonie mobile turcs, sur fond de multiplication des critiques en ligne de la gestion de cette tragédie par les autorités.
Dans la province turque d’Hatay (sud), durement frappée par le séisme, des enfants et des adolescents ont été retirés des décombres d’un immeuble. « Tout à coup nous avons entendu des voix et grâce à l’excavatrice (…) nous avons tout de suite pu entendre trois personnes à la fois », raconte à l’AFP l’un des secouristes, Alperen Cetinkayanous.
Dans cette province, la ville d’Antakya (l’Antioche antique) est en ruines, noyée dans un épais nuage de poussière due aux engins de déblaiement qui fouillent les décombres.
« Antakya est finie », répètent des habitants. A perte de vue, ce ne sont qu’immeubles totalement ou partiellement effondrés. Même ceux qui tiennent encore sont profondément lézardés et personne n’ose y rester.
A l’épicentre du tremblement de terre, à Kahramanmaras, une ville de plus d’un million d’habitants dévastée et ensevelie sous la neige, aucune aide, aucun secours n’était parvenu mardi.
A Adiyaman, une autre ville du sud de la Turquie, il n’y a toujours pas de secouriste ni d’engins dans certaines zones sinistrées, a constaté une journaliste de l’AFP. Les volontaires font de leur mieux mais la colère monte dans la population.
« Bien sûr, qu’il y a des lacunes, il est impossible d’être préparé à un désastre pareil », a plaidé mercredi le président Recep Tayyip Erdogan, qui s’est rendu dans la province d’Hatay, à la frontière syrienne.
« Quelques personnes malhonnêtes et déshonorantes ont publié de fausses déclarations telles que +nous n’avons pas vu de soldats ni de policiers », a-t-il dénoncé.
Cependant en Syrie, quelques pays seulement, dont l’Iran, l’Irak, l’Algérie, la Tunisie, la Russie et le Liban, ont fourni de l’aide en dépit d’un blocus américain et occidental contre la Syrie, la plupart des pays du monde s’étant abstenus d’accorder de l’aide aux régions syriennes touchées invoquant les sanctions américaines ou la « loi César » contre Damas.
Les dégâts économiques pourraient atteindre 4 milliards de dollars
Entre-temps, les pertes économiques liées au séisme qui a frappé les deux pays devraient « dépasser les 2 milliards de dollars » et « pourraient atteindre 4 milliards de dollars ou plus », a affirmé ce jeudi 9 février l’agence de notation Fitch.
Cependant, les montants assurés sont « beaucoup plus faibles », « peut-être autour d’un milliard de dollars », estime Fitch, « en raison de la faible couverture d’assurance dans les régions touchées ».