Une information subtile figure dans le rapport du The Guardian qui a dévoilé l’enquete realisée par le consortium de journalistes « Forbidden Stories » sur l’existence d’une société israélienne, formée d’anciens éléments des renseignements israéliens, spécialisée dans la dissémination des mensonges pour influencer les échéances électorales, les lignes éditoriales médiatiques de par le monde et autres.
L’article du quotidien britannique rapporte que le président de cette société, l’Israélien Tal Hanan, (à gauche) connu sous le pseudonyme Jorge, était un ami et un partenaire commercial de Martin Rodel, un citoyen vénézuélien qui travaillait pour le Fonds monétaire international. Et c’est lui qui l’a presenté au Mossad pour suivre les fonds du Hezbollah et de l’Iran en Amérique latine.
Il semble for que cette société s’intéresse au Hezbollah et à l’Iran, tous les deux bêtes noires d’Israël qui cherchent par tous les moyens, de concert avec les occidentaux, de les défaire, faute de quoi, de leur ternir leur image.
Or, le Hezbollah se plaint souvent que des informations mensongères sont régulièrement diffusées de par le monde, colportant des accusations infondées, dont celle qu’il conduit un trafic de drogue, entre autres, et véhiculées par des médias occidentaux. Et dont le dernier cas n’est autres que le cas du documentaire de la télévision française de TV5, intitulé « L’enquête interdite ».
Il n’est donc pas exclu que cette société offre ses mensonges services au Mossad d’autant que c’est son modus operandi, comme le révèle l’enquête réalisée par le collectif de journalistes d’investigations « Forbidden Stories » et révélée le mercredi 15 février.
Faux comptes , espionnage et lobbying
Selon The Guardian, Jorje a reconnu avoir contribué à diffuser des informations mensongères lors de la bataille électorale de 2012 au Venezuela pour empêcher l’élection du président défunt Hugo Chavez.
Comme le rapporte le site web du média français RFI, l’une de ses conclusions est que cette société israélienne aurait influencé des dizaines d’élections dans le monde, au moyen de faux comptes sur les réseaux sociaux, mais aussi d’espionnage et de lobbying auprès de décideurs politiques. Cette cellule de désinformation aurait donc interféré dans des campagnes électorales et des référendums, notamment en Afrique et en Europe. Voire même en Amérique latine.
La société, sans existence légale, est surnommée par les journalistes « Team Jorge », du pseudonyme de Tal Hanan. Elle est composée d’anciens membres des services de sécurité israéliens selon les révélations du collectif mercredi. En plus de son frère, Zohar Hanan, qui est le directeur général de l’entreprise et qui a travaillé dans le passé dans l’un des services de renseignement, il y a Max, à savoir Nishi Mi-Dan, qui est un ancien homme du renseignement et un spécialiste de la guerre psychologique et des campagnes pour influencer l’opinion publique.
Les trois journalistes de Radio France, et de deux médias israéliens, ayant mené l’enquête, se sont eux-mêmes fait passer pour de potentiels clients.
« Nous sommes intervenus dans 33 campagnes électorales au niveau présidentiel », leur a confié la société clandestine israélienne. « Les deux tiers ont eu lieu en Afrique. Et 27 ont été un succès ».
Il a indiqué que son équipe est formée de diplômés d’agences gouvernementales jouissant d’expertise en fonds, en communication sociale, en campagne électorales et en guerres psychologiques et qui travaillent dans 6 bureaux dans le monde.
En toute impunité, sans principes moraux, cette entreprise clandestine israélienne opère dans l’ombre, et propose ses services au plus offrant, déplore le correspondant de RFI à Jérusalem, Sami Boukhelifa.
30.000 avatars utilisés par cette société
La « Team Jorge » offre une solution clé en main. Une véritable armée virtuelle avec des milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux. Grâce à leur logiciel redoutable, ils donnent vie à des avatars, créés de toutes pièces, mais qui disposent d’une adresse mail, d’une date de naissance et même d’un numéro de téléphone. Les sites peuvent ainsi vérifier leur existence, sans se douter de rien. La mission de ces faux profils est ainsi de publier des opinions orientées pour influencer le plus de personnes possibles en ligne. 30.000 avatars sont utilisés par cette société.
Toujours selon RFI, Jorge était déjà impliqué dans le scandale Cambridge Analytica en 2018, du nom de cette entreprise accusée d’avoir analysé des volumes très importants de données pour vendre des outils d’influence utilisés notamment par Donald Trump.
RFI rapporte que la « Team Jorge » s’est aussi infiltrée à l’intérieur de la chaîne française d’information en continu BFM TV, à travers l’un des présentateurs : Rachid M’Barki, en faisant diffuser à l’antenne, par l’intermédiaire de ce présentateur des sujets qui n’avaient pas été validés par la rédaction. Des sujets sensibles, autour des oligarques russes, du Sahara occidental, du Qatar, du Cameroun qui passaient à travers les mailles du filet éditorial puisqu’ils étaient insérés à l’antenne à la dernière minute. Par exemple, certains textes vantaient les mérites du « Sahara marocain », appellation connotée utilisée par Rabat pour revendiquer la souveraineté sur le Sahara occidental. D’autres étaient à la gloire du général soudanais Hemetti, un des plus hauts gradés au Soudan, soupçonné de crimes.
Publication d’informations biaisées:Valeurs actuelles
Mais la cellule investigation de Radio France qui a collaboré avec « Forbidden Stories » assure que cette entreprise israélienne de relations publiques et stratégiques installée à Tel Aviv s’appelle Percepto et a été fondée par Royi Burstien, un ancien officier de la direction du renseignement de l’armée israélienne.
Elle figure « à l’avant-garde de la désinformation internationale », alors qu’a première vue, elle « se targue de démystifier les campagnes de désinformation, en documentant la propagation des fausses nouvelles et en combattant les théories du complot », selon le site français Ouest-France.
L’enquête dévoile que la société a œuvré à la publication d’informations biaisées dans différents médias, dont Valeurs actuelles.
Cet hebdomadaire français a été utilisé pour diffuser des informations erronées afin de discréditer le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Burkina Faso, à la demande de l’ancien président burkinabé, Roch Kaboré qui avait « un problème » avec cette ONG.
La société israélienne a alors publié une tribune signée par Emmanuel Dupuy, un spécialiste des questions de défense et de sécurité régulièrement invité par les médias français et qui a été conseiller des forces françaises en Afghanistan en 2011. Il accuse le CICR d’avoir « noué des alliances ’de fait’ avec des groupes djihadistes pour pouvoir circuler librement ». La tribune a ensuite été reprise par deux sites d’informations burkinabés, obligeant le CICR à démentir ces allégations.
Source: Médias