La plupart des raffineries françaises restaient bloquées mardi à la veille de la 8e journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, les grévistes étant toutefois réticents à mettre les sites totalement à l’arrêt alors que les stocks sont quasiment pleins.
« Dans les raffineries TotalEnergies, pour l’instant ça n’a pas changé, les expéditions sont toujours bloquées partout » même si la production continue, a indiqué à l’AFP Eric Sellini, coordonnateur du syndicat CGT.
Dans les raffineries de Feyzin (sud-est) et de Normandie (ouest), la plus importante de France, le blocage des expéditions de carburants pendant près d’une semaine a conduit à une saturation des bacs de produits, risquant de nécessiter un arrêt de la production.
Dans ces deux raffineries de TotalEnergies, les salariés poursuivent toutefois l’activité avec « des produits qui ne sont pas immédiatement commercialisables » car ils « ne veulent pas mettre la raffinerie à l’arrêt pour l’instant », a détaillé M. Sellini.
Ce week-end déjà, les grévistes avaient accepté de laisser sortir des produits pour pouvoir continuer la grève « sans arrêter les installations », avaient confirmé à l’AFP deux sources syndicales.
Dans les autres groupes pétroliers, la grève se poursuit également. Si la raffinerie d’Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (ouest) a redémarré les expéditions dès jeudi, celle de Fos-sur-Mer (sud) « est toujours en grève », a indiqué à l’AFP Eric Sellini.
Depuis plusieurs jours, les syndicats du pétrole proposent aux grévistes des raffineries de durcir le mouvement contre la réforme des retraites en arrêtant la production, mais ces derniers renâclent à entamer ces opérations techniquement délicates et longues. L’arrêt d’une installation peut prendre trois à quatre jours et son redémarrage jusqu’à une, voire deux semaines.
Le syndicat CGT, l’un des principaux en France, a par ailleurs appelé lundi à trois jours d’arrêt de travail dans les ports français, avec une journée « ports morts » en conclusion jeudi, pour lutter contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, qui prévoit notamment de reculer l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
Les syndicats français ont déjà organisé sept journées d’action et mobilisé des centaines de milliers de Français, pour tenter d’obtenir du gouvernement qu’il renonce à sa réforme, pour l’instant en vain. Le projet de loi est actuellement en discussions au Parlement.
Source: AFP