Le Parlement libanais a échoué une nouvelle fois à élire un président, ce mercredi 14 juin, aucun des deux candidats en lice, Sleimane Frangié un ancien ministre soutenu par le tandem Amal-Hezbollah, et l’ancien ministre des Finances n’obtenant le nombre suffisant de voix.
Au premier tour, Jihad Azour, un responsable du Fonds monétaire international (FMI), a obtenu 59 voix, contre 51 voix pour son concurrent, l’ancien ministre Sleimane Frangié.
Tout candidat a besoin de 86 voix pour être élu au premier tour.
Azour est un responsable du FMI et ancien ministre des Finances dans le gouvernement de Fouad Siniora.
Ce gouvernement avait été éclaboussé dans plusieurs affaires. L’une d’entre elles concerne l’évaporation de 11 milliards de dollars des dépenses publiques. Siniora a été accusé de les avoir décaissés sans documents légaux.
On reproche aussi à Azour des politiques financières d’impôt qui ont eu des séquelles sur les couches les plus défavorisées et qui sont derrière la crise qui a éclaté en 2019.
Il a fait partie de ceux qui ont suivi une politique d’endettement du Liban sous couverture des conférences de donations.
« Le président ne peut être choisi que par consensus »
Les députés du Hezbollah et de ses alliés, soutenant M. Frangié, sont ensuite sortis, pour empêcher la tenue du quorum lors d’un deuxième tour au cours duquel 65 voix, soit la majorité absolue, sont suffisantes pour élire un président.
« Le président ne peut être choisi que par consensus », a affirmé avant la séance le député du Hezbollah, Hassan Fadlallah.
« Nous allons voter en faveur de Frangiyé, vu qu’il adopte un plan politique claire capable d’assurer tous les Libanais. Nous n’imposons rien aux autres et nous ne voulons pas qu’ils nous imposent » un candidat, a-t-il ajouté.
Et M.Fadlallah de poursuivre: « le candidat Frangiyé est capable de communiquer avec tous les Libanais et avec l’étranger…
Tous ceux qui se sont accordés pour le vote en faveur de l’autre candidat ont uniquement pour objectif d’écarter Soleiman Frangiyé ».
Et de conclure : « Nous ne pourrons pas bâtir un pays avec les différends ».
Pour sa part, le député du Hezbollah Hussein Haj Hassan a affirmé après le vote que: « le Liban doit élire un président le plus tôt possible, insistant sur la nécessité de parvenir à une entente nationale et d’un véritable dialogue pour parvenir à l’élection d’un président ».
Même son de cloche pour le député Tony Frangié, fils de Sleimane a écrit sur Twitter : « Toutes les contradictions ont convergé… Regardez à quoi cela a abouti ! Rien ne peut remplacer l’ouverture et l’unité face à la haine, l’élimination et la division. C’est ce qu’a confirmé le résultat de la séance d’aujourd’hui représentant la victoire de cette voie… ».
تقاطعت كل التناقضات… فانظروا ما أنجبت!
لا بديل عن الإنفتاح والوحدة بوجه الكراهية والإقصاء والإنقسام،هذا ما أكدته نتيجة اليوم التي أتت انتصاراً لهذا النهج.
فلنضع تقاطعاتنا جانباً ولنبنِ على كل ما يوحّدنا. pic.twitter.com/k2uLWA6W7Q— Tony Frangieh (@TonyFrangieh) June 14, 2023
Frangié remercie les députés pour leur confiance
Le candidat Frangié a de son côté remercié les députés qui l’ont choisi, ainsi que le Président Berri, affirmant que « leur confiance est un dépôt ».