Plus de 3000 soldats américains sont arrivés en mer Rouge à bord de deux navires de guerre, suscitant la colère de l’Iran qui a accusé lundi les États-Unis d’aggraver l’instabilité dans la région.
Ce déploiement qui marque un accroissement de la présence américaine dans les eaux sensibles du Golfe, est justifié par la marine américaine comme étant dans le cadre d’un nouveau déploiement visant à dissuader l’Iran de s’emparer de pétroliers.
Annoncé en juillet par le ministère américain de la Défense, il vise « à dissuader les activités déstabilisatrices et à désamorcer les tensions régionales causées par le harcèlement et les saisies de navires marchands par l’Iran », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Cinquième flotte, le commandant Tim Hawkins.
Les marins américains, arrivés à bord des navires de guerre USS Bataan et USS Carter Hall, sont entrés en mer Rouge dimanche après avoir transité par le canal de Suez, a déclaré la Cinquième flotte de l’US Navy dans un communiqué.
L’USS Bataan est un navire d’assaut amphibie qui peut transporter des avions et des hélicoptères, ainsi que des engins de débarquement. L’USS Carter Hall, un navire de débarquement, transporte jusqu’à terre les soldats et leur équipement.
La présence américaine ne crée pas la sécurité
Lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a déclaré que ce déploiement ne servait que les intérêts de Washington.
« La présence militaire du gouvernement américain dans la région n’a jamais créé la sécurité. Leurs intérêts dans cette région les ont toujours poussés à alimenter l’instabilité et l’insécurité », a-t-il affirmé devant la presse.
« Nous sommes profondément convaincus que les pays du golfe Persique sont capables d’assurer leur propre sécurité », a-t-il ajouté.
Ce déploiement américain intervient à un moment où l’implication de la Chine dans la région du Golfe s’intensifie, Pékin ayant négocié l’accord sur le rétablissement des liens diplomatiques scellé en mars entre l’Arabie saoudite et l’Iran, deux puissances régionales rivales.
Les relations entre Téhéran et des pays arabes du Golfe se développent parallèlement. Le président des Émirats arabes unis et le ministre des Affaires étrangères du Koweït ont été invités à se rendre en République islamique la semaine dernière.
En mai, les Émirats ont déclaré qu’ils se retiraient de la Combined Maritime Forces, un partenariat maritime entre 38 pays, dirigé par les États-Unis et chargé de sécuriser les voies de navigation du Golfe, dont le siège est à Bahreïn.
De nouveaux missiles navals au CGRI
Dimanche 6 août, la marine du CGRI a annoncé avoir reçu des missiles de croisière Ghadir et Nasir développés, fabriqués par l’Organisation des industries de la défense, une filiale du ministère iranien de la Défense.
Ayant une portée allant jusqu’à 300 kilomètres, le missile Ghadir (CM-300) est largement utilisé dans les lanceurs côtiers et les navires de combat.
Quant au missile Nasir (CM-90), c’est un turboréacteur d’une portée maximale de 90 kilomètres. Il peut être lancé à partir de plates-formes côtières et marines. Pesant 351 kilogrammes, le missile est capable de transporter une ogive de 130 kilogrammes à une vitesse maximale de Mach 8, soit 8 fois la vitesse du son.
Dans la sphère d’influence de la RII
La veille, le commandant en chef du Corps des gardiens de la Révolution islamique d’Iran (CGRI) avait affirmé que toute zone située dans les eaux internationales et en haute mer faisait désormais partie de la sphère d’influence navale de la République islamique d’Iran (RII).
Selon Press Tv, le général Salami a expliqué comment la présence des forces ennemies à proximité de l’Iran a contribué à l’extension de marge de manœuvre de la dissuasion iranienne et à concevoir un plan global pour renforcer leurs prouesses militaires et contrer leurs adversaires.
Exercices navals pour la sécurité du Golfe
Le 2 août, la marine du CGRI avait réalisé des exercices navals dans les eaux du Golfe dont le but est de faire une démonstration de force, se préparer au combat pour assurer la sécurité du golfe Persique, et mettre en œuvre diverses opérations par des unités de combat opérationnel, de missiles, de drones, d’air-sol, de guerre électronique et de réaction rapide, selon Press Tv.
Source: Divers