La cité antique de Tadmor (Palmyre) est sur le point d’être totalement libérée. Actuellement, selon le journal syrien Al-Watan, les troupes gouvernementales se trouvent à plus d’un kilomètre du centre-ville. Mercredi, une source au sein de l’armée syrienne a déclaré, dans une interview accordée à Sputnik, que la partie historique de la ville pourrait être complètement débarrassée des groupes armés dans une semaine au moins.
Soutenues par des troupes au sol et des bombardements aériens russes, les forces gouvernementales syriennes tentaient depuis plusieurs semaines d’atteindre Palmyre en avançant dans le désert de la province de Homs.
Depuis mercredi soir, des unités de l’armée syrienne investissent la cité antique à partir de plusieurs axes au moment où les miliciens de Daesh battent en retraite et s’évadent dans toutes les directions. Mais l’avancée de l’armée se fait avec prudence, par crainte des mines et des engins explosifs plantés en grande quantité dans les rues et les maisons de la ville.
Retrait sans résistance, mais des mines et des engins explosifs
Selon l’agence officielle syrienne Sana, les militaires de l’armée syrienne, appuyés par les combattants des groupes paramilitaires alliés, y opèrent ces heures-ci des opérations tactiques pour nettoyer ses régions ouest. Alors que les terroristes wahhabites quittent massivement leurs positions, sans faire aucune résistance.
Selon l’OSDH, citée par l’AFP, les miliciens de Daesh se sont retranchés dans des quartiers résidentiels de l’est de la ville.
« L’EI s’est retiré d’une grande partie de Palmyre après avoir placé des mines dans la ville. Des kamikazes se trouvent dans des quartiers est », a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. « Les forces gouvernementales n’ont pas encore été en mesure d’entrer dans le centre de la ville ou dans les quartiers est », a-t-il dit à l’AFP.
Selon lui, il n’y a plus de jihadistes dans la principale partie de la cité antique, située dans le sud-ouest de la ville, mais ce secteur est « très miné ».
Selon l’agence Sputnik, les combats les plus acharnés ont lieu actuellement dans le quartier des hôtels au sud-ouest de Palmyre, que l’armée et ses alliés ont pris d’assaut la veille. Dans le même temps, un autre groupe de combat progresse depuis la citadelle de Palmyre, libérée également mercredi des terroristes de Daesh par les troupes gouvernementales syriennes. Pendant ce temps, l’aviation gouvernementale frappe les forces ennemies en retraite. Ainsi, jeudi matin, une colonne de terroristes faisant route à l’est a été détruite dans un raid aérien.
Les images prises par Média de guerre montrent le bombardement effectué par les hélicoptères syriens et russes contre les attroupements de Daesh à l’entrée de Tadmor.
Dernières évolutions
Mercredi dernier, les forces de l’armée syrienne, épaulées par les unités de volontaires locaux, ont rétabli le contrôle sur une bretelle stratégique à l’entrée de Palmyre, a appris Sputnik d’une source informée sur les lieux.
Le 26 février dernier, les troupes gouvernementales et leurs alliés ont repris une hauteur d’importance stratégique à Palmyre (connue sous l’appellation « 939,5 »). L’armée a ainsi reçu la possibilité de contrôler le feu sur le « triangle de Palmyre » et la partie sud-ouest de la ville.
La cité antique de Palmyre est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Située dans le centre du pays, elle a été capturée en mai 2015 par les jihadistes wahhabites qui y ont détruit les plus beaux temples et mené des exécutions de masse. Chassé en mars 2016, Daesh a repris la ville en décembre.
Un mélange de joie et de peur
Le directeur général des Antiquités et Musée de Syrie se dit partager entre deux sentiments. « Nous sommes contents car c’est la fin du cauchemar, mais c’est un mélange de joie et de peur ».
« La joie car on est sûr qu’il n’y aura plus de destructions du site archéologique à Palmyre et le sentiment d’appréhension sur ce qu’est devenue la ville. Est-ce que le site est resté comme avant où y a-t-il beaucoup de dégradations? Est-ce qu’il y a eu des explosions sans qu’on le sache? J’attends d’aller à Palmyre pour voir l’état du site », a affirmé à l’AFP Maamoun Abdulkarim.
« Nous vivons un cauchemar. Lorsqu’on évoque Palmyre, on ne parle plus de sa beauté; c’est devenu synonyme de peur », a-t-il ajouté.
Annonce officielle
Dans l’après-midi de ce jeudi, le Commandement général de l’armée et des forces armées a indiqué que l’armée arabe syrienne et les forces alliées avaient repris le contrôle de la ville de Palmyre et des zones périphériques après des opérations militaires réussies et un soutien aérien intensif par les avions de combat syriens et russes.
Le Commandement a fait savoir que l’importance de la reprise du contrôle de la ville de Palmyre est due à sa position historique et de civilisation, soulignant que cette victoire coïncide avec les victoires réalisées par l’armée arabe syrienne dans la banlieue nord-est de la ville d’Alep, “ce qui porte un coup funeste au réseau terroriste “Daech” qui a commencé à reculer sous les frappes de nos forces armées et de leurs alliés” a-t-il précisé.