Les médias israéliens ont rapporté, le mercredi 10 janvier, que l’utilisation par le Hezbollah des missiles antichar comme arme de tireur d’élite était « sans précédent ».
Le journal Haaretz a rapporté que depuis le 7 octobre, « le Hezbollah a tiré des obus de mortier et des roquettes, en plus des tirs d’artillerie continus sur les avant-postes de l’armée israélienne et les colonies frontalières ».
Et d’ajouter: « ce qui ressort particulièrement dans la série des combats en cours est le « pourcentage élevé des missiles antichar lancés depuis le Liban ».
Le journal souligne que « l’utilisation par le Hezbollah de cette arme précise, notamment contre des bâtiments, est sans précédent en Israël et peut-être dans le monde ».
Et de faire état « d’une longue liste des colonies touchées par les missiles antichars et des dégâts causés aux infrastructures le long de la frontière avec le Liban.
Haaretz a également obtenu des chiffres indiquant que des dizaines de maisons, de bâtiments publics, d’élevages de poulets, de magasins et de véhicules ont été touchés à Moshavim Avivim, Doviv, Zarit, Chtoula, et dans les kibboutz de Meskav Am, Saasa’ et dans d’autres colonies.
Et de noter : « la frappe qui a visé la base de contrôle aérien du Mont Meron ce week-end, a révélé que le Hezbollah possède également des missiles antichar d’une portée allant jusqu’à 10 kilomètres ».
Haaretz a en outre cité les propos du responsable de la sécurité de l’autorité régionale de la Haute Galilée, Dotan Rockman, qui a déclaré que: « Le Hezbollah est l’une des principales organisations au monde qui utilise des missiles antichar contre des cibles non militaires. »
Et de renchérir : « le grand changement qui se produit actuellement est que l’organisation utilise cela comme une arme de tireur d’élite ».
Rockman a poursuivi: « Nous leur avons dit qu’il était possible de lancer des missiles depuis un hélicoptère Apache à travers la fenêtre du bâtiment, ils tirent donc désormais des missiles antichar à travers la fenêtre d’une distance de 9 kilomètres. »
Haaretz a noté : « Bien qu’il ait été prouvé que le système Trophy fournit aux chars et aux véhicules blindés de transport de troupes une défense efficace contre les missiles antichar à Gaza, l’armée israélienne n’a aucun moyen d’intercepter ces missiles lorsqu’ils sont tirés sur des attroupements des soldats, des véhicules et des bâtiments le long de la frontière nord ».
Selon le journal, « Israël a jusqu’à présent évacué 50 000 colons des colonies situées dans un rayon de 3,5 kilomètres de la frontière, mais la frappe qui a visé la base de contrôle aérien du Mont Meron ce week-end a révélé que le Hezbollah possède également des missiles antichar d’une portée allant jusqu’à 10 kilomètres. Cela place davantage de colonies qui n’ont pas encore été évacuées dans la ligne de mire du Hezbollah.
À cet égard, Pnina Eisenberg Burstein, directrice du kibboutz Kfar Solid, a déclaré : « Lorsque nous avons demandé pourquoi Kfar Solid n’avait pas été évacué, des sources militaires nous ont répondu que les missiles antichar du Hezbollah avaient une portée de seulement 5 kilomètres. Mais ce concept s’est effondré sous nos yeux. »
Pour sa part, le Dr Yehoshua Kalisky, chercheur principal à l’Institut israélien d’études sur la sécurité nationale, a affirmé : « le Hezbollah exploite notre faiblesse de la meilleure façon possible. Il ne dispose ni d’avions, ni d’artillerie, ni de chars, il essaie donc de travailler de manière créative ».
De son côté, Avner Eliyahu, membre du comité du Moshav Chtoula, a évoqué une « menace précise et mortelle avec laquelle nous ne pouvons pas coexister ».