Les médias israéliens ont rapporté mardi 23 janvier que l’armée israélienne trouve les chiffres fournis par le gouvernement de Gaza sur les victimes des raids israéliens sont « fiables ».
Le journaliste israélien Youval Abraham a déclaré dans un tweet sur la plateforme X : « Des sources des renseignements israéliens nous ont dit que les renseignements israéliens surveillaient secrètement les responsables du ministère de la Santé à Gaza, pour vérifier si leurs données sur le nombre de civils tués Gaza était fiable.
Il a ajouté : « L’armée a trouvé ces chiffres fiables et les utilise désormais régulièrement en interne lors de briefings de renseignement ». Il a souligné que « selon deux sources, les renseignements israéliens ne disposent pas d’une mesure indépendante efficace pour évaluer le nombre total de civils tués par l’armée à Gaza, ce qui fait des données du ministère de la Santé (de Gaza) la principale source d’information ».
Cet aveu israélien sur la véracité des chiffres fournis par le ministère de la Santé de Gaza intervient après celui du porte-parole officiel du secrétaire général des Nations Unies, Stéphane Dujarric, qui avait affirmé que les chiffres « fournis par le ministère de la Santé de Gaza concernant le nombre de victimes et de blessés sont corrects, et nous les adoptons.»
Le journal américain The New York Times, citant des responsables américains, avait rapporté que leurs estimations du nombre des victimes palestiniennes dans la bande de Gaza à la suite de l’agression israélienne en cours sont similaires aux chiffres publiés par le ministère de la Santé à Gaza.
A noter que plusieurs médias occidentaux font planer le doute sur ces chiffres dès lors qu’ils sont livrés par le gouvernement de Gaza, car contrôlé par le Hamas.
Plusieurs personnalités françaises influentes qui s’érigent en défenseurs de l’entité israélienne les suspectent sans aucun fondement, lors de leur intervention sur les plateaux de télévision française.
Lors d’un débat sur le plateau de la chaine de télévision française TV5 , Agnès Levallois, qui est maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, vice-présidente de l’iReMMO et chargée de cours à Sciences Po, a dénoncé cette propension à suspecter ces chiffres, estimant qu’elle est « indécente ». D’autant que dans les conflits précédents, le Hamas n’avait jamais fourni de chiffres inexacts sur les tués et blessés palestiniens dans les offensives israéliennes contre la bande de Gaza.
En revanche, c’est l’authenticité des chiffres livrés par l’armée israélienne sur ses pertes dans la bande de Gaza qui devrait être suspectée.
Ils contrastent avec ceux fournis par les médias israéliens qui se réfèrent à ceux des hôpitaux israéliens qui les accueillent. Le mois de décembre dernier, le Yediot Ahronoth avait rendu compte que près de 5.000 militaires israéliens ont été blessés depuis le début de l’offensive le 7 octobre 2023 alors que l’armée assurait qu’ils étaient 1.593 dont 255 dans un état grave.
Le quotidien israélien Haaretz avait lui aussi constaté ce contraste en se basant sur les registres des hôpitaux israéliens.
Une analyse de l’agence turque Anatolie remarque que malgré la férocité des combats dans la bande de Gaza, l’armée israélienne livre un chiffre quotidien presque similaire : 3 tués et 16 blessés. Sachant que les médias israéliens sont officiellement sommés de faire remarquer dans leur compte-rendu : « Les tués de la guerre dont la publication des noms a été autorisée ».
Un chiffre qui pourrait paraitre faire exception, celui des tués des opérations réalisées, lundi dernier, par les Brigades al-Qassam du Hamas, dans l’est du camp d’al-Maghazi au centre de la bande de Gaza.
L’armée israélienne avait reconnu que 21 militaires ont été tués dans l’explosion de la maison qu’ils voulaient piéger en vue de la faire exploser.
L’expert militaire de la chaine qatarie al-Jazeera, Fayez al-Douwayri a dit qu’il s’attend à ce que le chiffre des tués puisse atteindre les 100. D’autant qu’ils avaient en leur possession des munitions qui ont surement explosé. Le Hamas a livré ce mercredi sa version de ces opérations qu’il a qualifié de « complexe ».
A noter que le Hamas n’a pas encore donné le chiffre de ses combattants qui sont tombés en martyrs dans cette guerre.
Source: Divers