Les forces navales de Sanaa ont élargi ces dernières heures le rayon de leurs opérations militaires, de la mer Rouge et du golfe d’Aden jusqu’à la mer d’Oman et au golfe Indien, ce qui a incité la marine britannique à avertir les navires des dangers potentiels.
La société britannique de sécurité maritime Ambrey a fait état d’attaques aux missiles lancées depuis les zones contrôlées par Ansarullah (forces de résistance yéménite, ndlr) vers l’île de Socotra, située sur la côte nord-est du Yémen, à plus d’un millier de kilomètres de la capitale yéménite.
Ambrey a conseillé à tous les navires passant à proximité de l’île, située à l’intersection de l’océan Indien et de la mer d’Oman, de prendre des mesures, notamment en réduisant le nombre de membres d’équipage et en arrêtant les mouvements de tout le personnel.
En réaction, les observateurs à Sanaa ont vu dans l’extension des opérations des forces navales yéménites jusqu’au point le plus éloigné de la mer d’Oman, une indication du développement de la portée de ces opérations et de leur entrée dans une nouvelle phase.
Des sources militaires bien informées ont, quant à elles, indiqué au quotidien libanais Al-Akhbar que l’accès à l’archipel de Socotra, qui comprend une base militaire émirati-américaine sur l’île Abd al-Kuri, « reflète les capacités militaires de Sanaa et s’inscrit dans le cadre d’une volonté de cibler la présence étrangère dans l’archipel et d’y resserrer l’étau sur la présence israélo-américano-britannique ».
Cette évolution intervient quelques semaines après la révélation de mouvements militaires émiratis-américains sur l’île Abd al-Kuri, l’une des plus grandes îles de Socotra.
Dans une enquête publiée fin février dernier sur une plateforme liée aux renseignements, on a révélé que « Washington et Abou Dhabi mènent des activités suspectes à Abd al-Kuri ».
« Des mouvements de navires inconnus, au service de partis régionaux (en référence à l’entité d’occupation israélienne) ont été repérés dans la base émiratie », a-t-on ajouté de même source.
Dans ce contexte, des sources des renseignements yéménites ont confirmé que « les Émirats arabes unis, avec la supervision et la participation du commandement central américain, ont transformé Abd al-Kuri en base militaire et centre de suivi des navires au profit de l’entité sioniste ».
Plus d’une source au sein du gouvernement fidèle à la coalition saoudo-émiratie ont confié au quotidien Al-Akhbar « l’accélération des travaux de construction sur l’île à la suite de l’opération Déluge d’Al-Aqsa ». Selon la même source, « un aérodrome est désormais prêt à recevoir des gros avions militaires ».
Rappelons que dans son discours hebdomadaire, le chef d’Ansarullah, Sayed Abdel-Malek al-Houthi, a affirmé, le jeudi 14 mars, que les opérations yéménites en soutien à Gaza ont atteint une ampleur sans précédent, dont trois ont eu lieu dans l’océan Indien, expliquant que « les opérations militaires continuent de s’intensifier, avec une efficacité accrue ». Et de renchérir : « nous nous dirigeons vers l’interdiction des navires liés à l’ennemi israélien de traverser l’océan Indien depuis l’Afrique du Sud vers le Cap de Bonne-Espérance ».
Sur le terrain, une explosion s’est produite, vendredi, près d’un navire alors qu’il naviguait à environ 50 milles marins au sud-est du port d’Aden, selon la société britannique Ambrey.
Dans la nuit, les médias de Sanaa ont fait état « d’une agression américano-britannique contre la zone d’Al-Jah dans le district de Bayt Al-Faqih à Hodeïda, dans l’ouest du Yémen ».