Dans son discours ce vendredi 31 mai, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a déclaré que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, par son entêtement à poursuivre la guerre génocidaire, entraine les choses vers le pire pour « Israël ».
Après avoir rendu hommage au religieux cheikh Ali Kourani, décédé le 19 mai dernier, Il a rapporté les déclarations du guide suprême iranien l’ayatollah Ali Khamenei selon lequel les crimes commis par l’entité sioniste dans la bande de Gaza réveillent le monde qui condamne l’offensive et les massacres et réclame désormais la reconnaissance de l’Etat palestinien. « Ceci fait partie des bénédictions de l’opération Déluge d’al-Aqsa », a-t-il affirmé.
Le chef du Hezbollah a fustigé l’incapacité de la communauté internationale face aux horreurs israélienne commise contre le peuple palestinien, due d’après lui aux positions américaines pro israéliennes.
Selon Sayed Nasrallah, comme cette bataille est existentielle pour l’entité sioniste elle l’est aussi pour les peuples de la région.
La défaite d’Israël offrira des opportunités importantes surtout pour l’avenir du Liban, a-t-il affirmé.
Le numéro un du Hezbollah a réfuté les déclarations de certains responsables libanais qui arguent que la majeure partie du peuple libanais refusent le soutien du front libanais à Gaza. Selon lui, c’est plutôt le contraire qui est vrai.
Il a aussi nié tout lien entre le front du sud et la présidentielle libanaise. D’après lui, ce sont les divergences internes et les vetos sue certains noms venus de l’extérieur qui entravent l’accomplissement de l’échéance de la présidentielle, en vacance depuis novembre 2022.
Et sayed Nasrallah de conclure son discours en affirmant que « le front de la résistance est plus fort que jamais alors que le front de l’ennemi est dans son état le plus lamentable depuis 75 ans ».
Les idées principales du discours
La libération de la Palestine, avant l’avènement d’al-Mahdi
Dans la première partie de son discours, sayed Nasrallah a rendu hommage au religieux libanais cheikh Ali Kourani.
Rappelant que dans ses ouvrages, il a traité d’un thème central, celui de l’avènement de l’Imam al-Mahdi, « il a veillé à rapporter ls citations qui corroborent ceci de la part de sources et références sunnites comme chiites. ». « Parce qu’il voulait assurer qu’aussi bien les sunnites que les chiites croient en l’avènement de l’Imam al-Mahdi », précise S. Nasrallah.
Sayed Nasrallah a rapporté que cheikh Kourani qui était expert dans ce sujet réfutait les allégations selon lesquelles la libération de la Palestine est lié à son avènement. « Elle aura lieu bien avant », lui a-t-il confié.
« En tout cas, nous devons déployer tous nos efforts, hormis les prévisions à venir, de nuit comme de jour, pour extirper cette tumeur cancérigène de notre région », a conclu sayed Nasrallah, selon lequel cette entité n’a aucun avenir dans notre région ».
Le sang palestinien réveille le monde
Dans la deuxième partie de son discours, il a rendu hommage aux martyrs yéménites qui ont récemment succombé dans les raids américano-britanniques.
« Toute offensive américaine n’aura aucun impact sur le soutien du Yémen à la Palestine et sur le front de soutien yéménite à Gaza », a-t-il affirmé.
Evoquant la guerre contre la bande de Gaza, il a fustigé l’impuissance du monde.
« La bataille se poursuit à Gaza, et le monde, en raison de la protection américaine, est impuissant alors que certains misent toujours sur la communauté internationale pour la dissuasion et la protection ».
A cet égard, il a rapporté les dernières déclarations du guide suprême dans son message adressé aux étudiants universitaires aux Etats-Unis, il a assuré que « pour la première fois, nous avons le sentiment que le front de résistance ne cesse de s’élargir grâce à l’action des étudiants dans les universités américains et européens ».
« Cette position est honnête, humanitaire et morale contre les crimes israéliens à Gaza », a-t-il souligné.
Netanyahu entraine les choses vers le pire
Évoquant les combats dans la bande de Gaza, il a rapporté les avis pessimistes de responsables israéliens qui se plaignent des crises et des catastrophes qui en découlent pour Israël.
Citant celui du chef de la Banque centrale qui a mis en garde contre une catastrophe.
Ainsi que les propos du membre du cabinet de guerre Gadi Eisenkot qui, rappelle-t-il est celui qui avait lancé la doctrine d’al-Dahiyé, dans un rappel de la guerre contre le Liban en 2006. Il lui rapporte avoir dit qu’une division entière formée de plusieurs brigades de l’armée sioniste mène des combats contre une brigade que nous avions déclaré avoir démantelée à Jabaliya et que les combats sont durs ».
Sayed Nasrallah fait remarquer que « l’armée israélienne s’est vue contrainte d’envoyer une division entière à Jabaliya en même temps que le lancement de la bataille de Rafah ».
Et de poursuivre : « Netanyahu, en s’entêtant à poursuivre la guerre génocidaire entraine les choses vers le pire pour l’entité, et il poursuit sa guerre génocidaire en Palestine et à Gaza grâce au mutisme des Etats et des gouverneurs, mais ce sang réveille le monde ».
Une bataille existentielle pour l’entité et les peuples de la région
Selon lui, la bataille actuelle est une bataille existentielle aussi bien pour l’entité sioniste que pour les peuples de la région, mais dans des sens différents.
« Cette bataille perçue par Netanyahu et les extrémistes de l’entité comme une bataille existentielle nous devons aussi la percevoir comme une bataille existentielle et de destin. Si nous étions en Amérique, en Asie ou dans des contrées lointaines ou autres, il aurait été suffisant de se contenter de soutien humain ou financier mais ici, les choses sont différentes, il ne suffit pas de soutien moral ou humain », a-t-il affirmé.
« La bataille de Gaza est une bataille existentielle et par conséquent la défaite d’Israël dans cette bataille aura des effets grandioses dans tous les domaines et pour toute la région. Celui qui fait partie de la bataille de Gaza en fera surement partie ».
Les moudjahidines auraient pu rentrer
Selon sayed Nasrallah, « le front du Liban est un front puissant et pesant sur l’ennemi israélien et durant ces derniers jours, Netanyahu, son ministre de la guerre et son chef d’état-major ont été contraints de venir en personne aux frontières pour dire aux colons qu’ils ont éloigné les résistants de plusieurs kilomètres mais les résistants ont riposté immédiatement pour lui dire qu’elle est encore à la frontière », en allusion à l’opération contre la position israélienne frontalière de Ramia. Et sayed Nasrallah d’assurer que « si les moudjahidines avaient voulu, ils auraient pu entrer dedans ».
Une bataille qui concerne la Palestine et l’avenir du Liban
Par ailleurs, sayed Nasrallah a fait remarquer que « cette bataille, comme elle concerne la Palestine, concerne l’avenir du Liban, ses ressources hydrauliques et pétrolières. Ce front est un front de soutien et fait partie intégrante de la bataille qui décide du destin de la Palestine et de la région sur le plan stratégique, sécuritaire, nationale, loin des calculs politiques étroits et il poursuivra son action ».
Evoquant les récentes propositions américaines en vue de faire cesser le front du soutien du sud aux Palestiniens de la bande de Gaza, dont celle d’explorer les hydrocarbures offshore, sayed Nasrallah a affirmé « qu’elles révèlent une fois de plus que les Etats-Unis sont partenaires dans l’endurance des Libanais ».
Les Libanais soutiennent le soutien à Gaza
Sur la situation au Liban et plus précisément les récentes positions de protagonistes libanais de la participation de la résistance en soutien à Gaza, son Eminence a déclaré : « Il y a un quiproquo. Depuis des semaines, nous entendons certains dire que cette bataille n’a pas été voulue par la totalité du peuple libanais et que le peuple libanais ne l’a pas acceptée. Ce n’est pas vrai. Les martyrs tombés ne font-ils pas partie du peuple libanais ? Ils appartiennent à tous les bords et toutes les communautés. Cela révèle une vision erronée, comme si le peuple libanais constituait un groupe spécial au Liban, sachant que ceux qui soutiennent le front Libanais en faveur de la Palestine appartiennent à toutes les communautés et pas seulement aux chiites. Tout le monde devrait connaître sa taille et ce qui il représente. Il n’est pas vrai que le soutien à Gaza par le front de soutien au sud du Liban soit rejeté par la majorité du peuple libanais ».
Ce qui entrave la présidentielle…
Concernant la question de la présidentielle, sayed Nasrallah a démenti les allégations selon lesquelles l’élection est torpillée par le duo chiite et plus précisément par le Hezbollah, car il voudrait la lier au front du sud. « Dès le premier jour, nous n’avons pas lié le dossier présidentiel au front de soutien à Gaza, entre le début du vide présidentiel au Liban jusqu’au début du Déluge d’Al-Aqsa, il y a presque un an. Alors pourquoi aucun président de la république n’a-t-il été élu pendant ce laps de temps ? »
« Ce qui perturbe les élections depuis un an, ce sont les conflits internes et les vetos externes sur les noms, et ces vetos sont désactivés après le Déluge d’Al-Aqsa, les conflits internes existent toujours et les vetos aussi. Il n’y a aucun lien entre le dossier présidentiel et le front sud, et nous ne profitons pas de ce qui se passe dans le sud en matière d’affaires intérieures. »
Il a ajouté : « Nous, au Liban, souhaitons que les dossiers internes aboutissent à la bonne finalité souhaitée. Nous appelons au dialogue et nous, qui soutenons Gaza, en portons la responsabilité. »
Sayed Nasrallah a conclu son discours en disant : « Cheikh Ali Kourani était certain que la résistance triomphera, que la Palestine sera libérée et que nous atteindrions un moment où cet Israël nazi n’existera plus. Les perspectives du front de résistance sont brillants, victorieux et clairs. Ils sont plus fort que jamais, alors que le front ennemi se trouve dans son pire état depuis 75 ans. La question est une question de temps et de patience ».
FIN
Source: Al-Manar