L’attaque systématique d’Israël contre les journalistes dans le nord de Gaza est une « tactique délibérée » visant à empêcher les médias de documenter la campagne de nettoyage ethnique du régime israélien dans le territoire assiégé, affirme un groupe de presse basé aux États-Unis.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a déclaré samedi qu’Israël avait adopté une politique de « faim ou de départ » pour forcer les Palestiniens à quitter le nord de Gaza.
Mais, selon le rapport, il ne reste quasiment plus de journalistes professionnels dans la région « pour documenter ce que plusieurs institutions internationales ont décrit comme une campagne de nettoyage ethnique ».
Le régime israélien, selon le rapport, « n’a pas permis aux médias internationaux un accès indépendant à Gaza au cours des 13 mois qui ont suivi le début de la guerre ».
En octobre, les frappes aériennes du régime israélien ont tué au moins cinq journalistes, selon le directeur des programmes du CPJ, Carlos Martinez de la Serna. Il a ajouté que les forces israéliennes ont également lancé une campagne de diffamation contre six journalistes de la chaîne d’information qatarie Al Jazeera en poste dans le nord.
« Il semble clair que les attaques systématiques contre les médias et la campagne visant à discréditer les quelques journalistes qui restent constituent une tactique délibérée pour empêcher le monde de voir ce qu’Israël fait là-bas », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « Les journalistes sont essentiels pour témoigner pendant une guerre. Sans eux, le monde ne pourra pas écrire l’histoire ».
Les forces d’occupation israéliennes ont également empêché les journalistes d’accéder aux sites qui ont été bombardés ou attaqués, supprimant ainsi davantage la documentation des crimes présumés, a déclaré au CPJ Osama al Ashi, un producteur de documentaires indépendant.
Selon des informations en provenance du nord de Gaza, les militaires israéliens ont incendié des écoles et attaqué des hôpitaux et du personnel médical. Ils ont tué des dizaines de personnes et forcé des dizaines de milliers d’autres à fuir leur foyer.