L’ancien ministre israélien de la Sécurité, Yoav Gallant, a mis en garde contre l’établissement d’un régime militaire dans la bande de Gaza que les soldats israéliens paieront de leur vie.
Gallant a déclaré dans un tweet sur la plateforme « X » : « Les discussions sur la distribution de nourriture aux résidents de Gaza par des entreprises privées américaines sous la garde de l’armée israélienne sont une rhétorique sur le début d’un régime militaire. »
Il a ajouté : « Le prix du sang sera payé par les soldats de l’armée israélienne, et l’État d’Israël le paiera, à la lumière d’un mauvais arrangement des priorités qui conduira à négliger des tâches de sécurité plus importantes. »
Le ministre de la Sécurité démis de ses fonctions a estimé qu’« Israël doit préparer une entité alternative pour remplacer l’armée israélienne dans le contrôle de la région, sinon nous nous dirigeons vers un régime militaire », critiquant les efforts du gouvernement d’occupation en déclarant : « L’aide sera distribué par des sociétés privées, et ces sociétés seront sous la garde de l’armée israélienne. « Nous en paierons tous le prix. »
Gallant a souligné que « le régime militaire à Gaza ne fait pas partie des objectifs de la guerre, mais plutôt un acte politique dangereux et irresponsable ».
Les propos de Gallant ont suscité des réponses de la part des plusieurs ministres du gouvernement d’occupation.
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, a écrit sur la plateforme « X » : « Ce soir, on a eu une preuve de plus à quel point le Premier ministre a bien fait en renvoyant le ministre de la Défense défaillant Gallant », estimant que « le contrôle par l’armée israélienne de l’aide aux habitants de Gaza est nécessaire pour démanteler le Hamas et lui arracher le dernier contrôle qu’il lui reste dans la bande de Gaza. »
En outre, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré au journal Yedioth Ahronoth : « Pendant une année entière, Gallant a imaginé l’existence d’une entité alternative inexistante qui ferait le travail en notre nom et nous a en fait empêché de porter la responsabilité de la distribution de l’aide ».
Il a ajouté : « Parce que cette entité inexistante n’est pas venue, Gallant a permis au Hamas de contrôler l’aide humanitaire et de maintenir son pouvoir dans la bande de Gaza, ce qui a conduit à la poursuite de la guerre et a augmenté son coût et les souffrances des personnes enlevées et de leurs familles. « .
Le ministre israélien de la diaspora, Amichai Shekli, a commenté, s’adressant à Gallant : « Ce qui est politique, dangereux et irresponsable, c’est votre comportement l’année dernière, lorsque vous avez empêché l’establishment de la sécurité et l’armée israélienne, contrairement à la position du gouvernement, de trouver des alternatives à la distribution de l’aide et en s’efforçant d’assurer l’approvisionnement en fournitures et en air respirable pour le Hamas chaque jour… une folie sans précédent. »
La radio militaire israélienne a rapporté mercredi que « Netanyahu et le nouveau ministre de la Défense, Yisrael Katz, ont eu avec des spécialistes une discussion de quatre heures hier, mardi, concernant Gaza, pour discuter un projet visant à amener une société de sécurité privée américaine à Gaza », sans indiquer son identité.
Le journal Israel Hayom a révélé une réunion tenue par Katz avec de hauts dirigeants de l’armée israélienne pour discuter « de la possibilité qu’une société de sécurité privée américaine pénètre dans certains quartiers de Gaza et assume la responsabilité du côté civil et distribue l’aide humanitaire, à condition que l’armée israélienne leur assure uniquement une couverture de sécurité. »
Le Wall Street Journal et le Financial Times ont précédemment rapporté l’existence d’un plan israélien connu sous le nom de « plan de bulle » pour gérer Gaza après la fin de la guerre d’extermination. Il vise à créer des zones spécifiques au sein de la bande de Gaza, connues sous le nom de « bulles » qui sont « libres du contrôle du Hamas ».
Les milieux ultra orthodoxes israéliens appellent de plus en plus à l’occupation de la bande de Gaza, en particulier son nord qui est en proie à une guerre d’extermination et de déplacement de sa population.