Seule une dizaine de camions d’aide humanitaire ont distribué de l’eau et de la nourriture dans le nord de Gaza en deux mois et demi, a affirmé dimanche l’ONG Oxfam.
« Sur les rares 34 camions transportant de la nourriture et de l’eau autorisés à entrer dans le gouvernorat du nord de Gaza au cours des deux derniers mois et demi, des retards délibérés et des obstructions systématiques de la part de l’armée israélienne ont fait que seuls 12 ont réussi à distribuer de l’aide aux civils palestiniens affamés », a dit Oxfam dans un communiqué, un décompte qui inclut les livraisons jusqu’à samedi.
L’entité sioniste contrôle strictement l’arrivée de l’aide internationale, indispensable pour les 2,4 millions de Gazaouis, est accusée par les groupes de défense des droits de l’homme d’utiliser la famine comme méthode de guerre.
En juillet 2024, dix experts indépendants de l’ONU soulignent que « la campagne de famine intentionnelle et ciblée d’Israël contre le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et a entraîné une famine dans toute la bande de Gaza ».
L’entrée limitée des camions d’aide exacerbe la crise, ce qui incite les experts à la qualifier de l’un des pires cas de famine provoquée par l’homme depuis près d’un siècle.
« Israël » a été accusé à plusieurs reprises de commettre un « génocide » à Gaza, y compris devant la justice internationale, à l’initiative de l’Afrique du Sud.
L’Assemblée générale de l’ONU a approuvé jeudi à une large majorité une résolution demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de se prononcer sur les obligations humanitaires d’Israël envers les Palestiniens.
Oxfam et d’autres organisations humanitaires internationales ont été « continuellement empêchées de fournir une aide vitale » dans le nord de Gaza depuis le 6 octobre dernier, quand Israël a intensifié ses bombardements, a déclaré l’ONG.
« On estime que des milliers de personnes sont toujours isolées, mais, l’accès humanitaire étant bloqué, il est impossible de les dénombrer avec certitude », selon Oxfam.
« Début décembre, les organisations humanitaires œuvrant à Gaza recevaient des appels de personnes vulnérables, piégées dans des maisons ou des abris, et qui étaient arrivées à court d’eau et de nourriture », a ajouté l’organisation.
Interrogé par l’AFP, le Cogat, organe du ministère israélien de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, a démenti ses chiffres, arguant que, depuis le 2 octobre, plus de 2.100 camions d’aide étaient entrés dans le nord de la bande de Gaza.
Source: Agences