Des raids aériens turcs ont marqué les combats qui se poursuivent dans le nord et l’est syrien entre les milices kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) et les forces turques et leur allié de l’Armée nationale syrienne (ANS) de l’autre.
Mardi 28 janvier, un drone turc a bombardé un marché dans le centre de la localité Sarine dans la province Est d’Alep, tuant 12 personnes et en blessant 20 autres, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon ce dernier, c’est le 31eme raid turc perpétré depuis le début de l’an. Des raids ont aussi été signalés à proximité du barrage de Tishrine bombardé où sont stationnés des membres des FDS et qui est presque quotidiennement.
Les FDS ont riposté en pilonnant aux lance-roquettes des positions turques sur les montagnes al-Hamam, selon l’OSDH.
Faire cesser les attaques turques
Le chef des FDS Mazloum Abadi a incité mardi le nouveau pouvoir à Damas à faire cesser les attaques turques.
« Il y a clairement une situation paradoxale. Alors que la plupart de la Syrie connait une étape d’arrêt de la guerre, et il y a une stabilité relative avec quelques accrochages, nos régions font l’objet de bombardements d’artillerie et aérien des avions turcs », a-t-il déclaré pour l’agence ANHA.
Selon lui, « cette contradiction n’est pas compatible avec les déclarations actuelles sur le règlement de la crise syrienne ». « L’ANS soutenue par la Turquie continue d’attaquer nos régions », a-t-il ajouté.
Et Abadi de conclure : « La responsabilité incombe à la nouvelle direction de la Syrie de prendre une position claire concernant ces attaques et de s’employer à les faire cesser et de communiquer avec nous pour œuvrer conjointement pour construire la nouvelle Syrie ».
Renforts militaires US
L’OSDH constate pour sa part que les forces de la coalition internationale ont intensifié l’envoi de cargaisons d’armements vers le nord-est syrien.
L’organisation qui siège au Royaume-Uni a rendu compte de 4 avions cargos américains qui ont atterri mardi dans la base al-Chadadi dans la province sud de Hassaké et la base Khabar al-Jir dans la province de Ramilane au nord de Hassaké. Ils transportaient des équipements militaires et des officiers.
Or, dans les médias israéliens, il est question que de hauts-responsables de la nouvelle administration américaine ont informé les autorités politiques et militaires israéliennes d’un projet destiné à retirer les troupes us de la Syrie.
Ce projet pourrait « impacter la minorité kurde là-bas faisant craindre une invasion turque de la Syrie », a commenté la chaine israélienne publique Kan, indiquant que « les dirigeants israéliens appréhendent cette éventualité et l’approche séparatiste de Trump ».
Contacts avec les druzes
L’aile politique des FDS, le Conseil de la Syrie démocratique (CSD) a dépêché une délégation présidée par Leila Qarah Man pour rencontrer le chef de la communauté druze syrienne dans le gouvernorat de Souwaïda, cheikh Hekmat al-Hajari.
Les participants ont mis l’accent sur la nécessité de préserver la paix civile et la priorité de l’intégrité des territoires syriens, selon un communiqué du CSD.
La rencontre a prôné « une vision pour l’avenir pour reconstruire la nouvelle Syrie basée sur les principes civils et démocratiques » insistant sur « le principe de la citoyenneté égalitaire et de séparation des pouvoirs » et la séparation entre la religion et l’Etat pour garantir l’égalité entre tous les citoyens ».
Persécution des alaouites
Lundi 27 janvier, l’OSDH avait rapporté que des combattants affiliés au nouveau pouvoir islamiste en Syrie ont commis 35 exécutions sommaires lors des trois derniers jours, rapporte l’AFP.
La plupart des personnes exécutées sont d’anciens officiers du gouvernement de Bachar al-Assad, qui se sont présentés dans des centres mis en place par les nouvelles autorités, selon l’ONG.
La même ONG affirme que « des membres de minorités religieuses » ont subi des « humiliations ».
Selon la même source ces groupes « ont mené à bien des représailles et réglé de vieux comptes avec des membres de la minorité alaouite à laquelle appartient le clan de Bachar al-Assad, profitant du chaos, de l’abondance d’armes et de leurs liens avec les nouvelles autorités ».
L’ONG a mentionné « des arrestations arbitraires en masse, des attaques contre des symboles religieux, la mutilation de cadavres, des exécutions sommaires et brutales de civils » qui ont selon elle montré « un niveau sans précédent de cruauté et de violence ».
Le Groupe civil pour la paix, une organisation de la société civile, a indiqué dans un communiqué qu’il y avait eu des victimes civiles dans de nombreux villages de la région de Homs lors du changement de pouvoir. Ce groupe a dénoncé notamment le meurtre d’hommes désarmés.
L’agence officielle syrienne Sana a indiqué que les autorités avaient accusé vendredi un « groupe criminel » ayant commis des crimes contre la population « en se faisant passer pour des membres des services de sécurité ».
Source: Divers