Le sommet arabe d’urgence s’est ouvert mardi au Caire, la capitale égyptienne, pour discuter des développements de la question palestinienne et du plan égyptien relatif à la bande de Gaza.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a salué le plan arabe de reconstruction de la bande de Gaza, appelant le président américain Donald Trump à y participer et à soutenir les efforts de reconstruction sous réserve de ne pas déplacer notre peuple à Gaza.
Abbas a présenté une vision palestinienne, expliquant qu’elle est basée sur une autorité assumant ses devoirs à Gaza à travers ses institutions gouvernementales, l’adoption du plan égyptien et la réussite de la conférence internationale sur la reconstruction que l’Egypte accueillera le mois prochain.
Abbas a annoncé sa volonté d’organiser des élections générales l’année prochaine si les conditions sont réunies, notant qu’il a créé le poste de vice-président de l’Etat de Palestine et de l’Organisation de libération de la Palestine.
Al-Sissi : Nous formons un comité d’indépendants pour gérer Gaza
Le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi a affirmé sa volonté de travailler avec les Palestiniens pour former un comité d’indépendants chargé de gérer la bande de Gaza, soulignant que le Comité de reconstruction de la bande de Gaza sera chargé de gérer ses affaires en prévision du retour de l’Autorité palestinienne.
Al-Sissi a ajouté que l’Egypte travaille à la formation des cadres de sécurité palestiniens qui assumeront la sécurité dans la bande de Gaza au cours de la prochaine phase, notant que le plan de son pays garantit la présence continue du peuple palestinien sur son territoire et sa reconstruction, appelant à son adoption.
Al-Sissi a rejeté les violations contre les Palestiniens en Cisjordanie, mettant en garde contre les conséquences des attaques continues contre la mosquée Al-Aqsa et de la remise en cause du statu quo dans ce pays.
Concernant l’accord de paix (Camp David en 1978) entre l’Egypte et « Israël », Al-Sissi le voit comme un modèle à imiter pour transformer une situation de guerre en paix et prospérité.
Jordanie : nous rejetons toute tentative d’empêcher l’aide humanitaire d’entrer à Gaza
Le roi de Jordanie Abdallah II a rejeté la décision « d’Israël » d’empêcher l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, soulignant que cela viole le droit international.
Il a également rejeté tout projet de déplacement de Palestiniens, annonçant que nous soutenons le plan de reconstruction de Gaza et les efforts de l’Autorité palestinienne pour réformer et préparer une vision réalisable pour gérer Gaza et la relier à la Cisjordanie.
Le roi jordanien a estimé que la solution à deux États est la seule solution qui garantit l’établissement de l’État palestinien, avec Jérusalem-Est comme capitale.
Quant au roi de Bahreïn, Hamad ben Issa ben Salman Al Khalifa, il a exprimé son rejet de tous les projets visant à déplacer les Palestiniens et soutenir le plan égyptien pour Gaza.
Liban : Pas de paix sans droits des Palestiniens et libération de toute parcelle du territoire libanais de l’occupation israélienne
De son côté, le président libanais Joseph Aoun a annoncé qu’il n’abandonnera pas les terres et les prisonniers, notant que le Liban a retrouvé sa légitimité arabe, internationale et onusienne, indispensable pour protéger, fortifier et restaurer ses droits.
M. Aoun a souligné que son pays a beaucoup souffert, mais a appris de ses souffrances à ne pas être la cible des guerres des autres, ajoutant que le Liban a appris à ne permettre à aucun frère d’être antagonisé, et aujourd’hui il revient à vous, en attendant que vous reveniez à lui demain.
Concernant la question palestinienne, Aoun a souligné qu’elle nécessite la force de la logique et de la position, soulignant qu’il n’y a pas de paix sans droits des Palestiniens et libération du territoire libanais.
Irak : une action urgente pour la reconstruction
De son côté, le président irakien Abdel Latif Rashid a appelé à une action urgente pour reconstruire la bande de Gaza et à la création d’un fonds à cet effet, exprimant son ferme soutien au plan proposé lors de ce sommet pour reconstruire la bande.
Rashid a fermement rejeté toute tentative de trouver un lieu alternatif pour les Palestiniens en dehors de leurs terres, mettant en garde contre des projets qu’il a décrits comme catastrophiques et visant à liquider les Palestiniens.
Syrie : faire face aux complots
Le chef de la phase de transition en Syrie, Ahmed al-Sharaa (alias Gulani), a affirmé que l’appel au déplacement forcé du peuple palestinien de sa terre est une tache sur l’humanité.
Il a refusé d’accepter le déracinement du peuple palestinien de sa terre, considérant que le temps est venu pour tous les Arabes de s’opposer à ces plans. Al-Sharaa a souligné que les appels au déplacement des Palestiniens ne constituent pas seulement une menace pour le peuple palestinien, mais pour l’ensemble de la nation arabe.
Concernant la Syrie, Al-Sharaa a noté que depuis son occupation du Golan syrien en 1967, « Israël » n’a cessé de violer les droits du peuple syrien, déclarant son adhésion à l’Accord de désengagement (1974), et il est inacceptable « qu’Israël » continue d’ignorer cet accord.
Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani a déclaré la nécessité d’œuvrer à la consolidation de l’accord de cessez-le-feu à Gaza et à la mise en œuvre de toutes ses dispositions et étapes, et de travailler à l’instauration de la solution à deux États comme condition fondamentale de la paix dans la région.
De son côté, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, a affirmé que la reconstruction de la bande de Gaza est possible si son peuple reste sur sa terre, ajoutant « qu’il n’est pas juste que le peuple palestinien soit à nouveau lésé, et une nouvelle catastrophe ne doit pas être commise contre lui ».
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que les Palestiniens ont poussé un soupir de soulagement lors de la première phase de l’accord de cessez-le-feu et nous devons empêcher par tous les moyens la reprise des combats.
Guterres a souligné la nécessité d’un cadre politique pour reconstruire la bande de Gaza conformément aux principes du droit international, soulignant que Gaza doit faire partie de l’État palestinien sans en couper aucune partie.
Dans son discours au sommet arabe d’urgence, il a évoqué le rôle majeur de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), qui opère dans des circonstances difficiles, appelant à un soutien total pour elle, y compris un soutien financier.
Source: Médias