Les Etats-Unis ont imposé jeudi des sanctions contre des responsables de l’Autorité palestinienne et de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), accusant les deux organismes d’avoir pris des mesures pour « internationaliser leur conflit avec Israël », selon un communiqué du département d’Etat américain.
L’annonce de ces sanctions américaines survient au moment où de nombreux Etats, dont la France, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, provoquant la colère d’Israël et des Etats-Unis qui parlent d’une « récompense » faite au Hamas dans la bande de Gaza.
La France et l’Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l’ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient. Washington, qui dit rejeter « toute reconnaissance unilatérale » d’un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une « insulte » faite aux victimes de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Washington, principal allié d’Israël, accuse l’OLP et l’Autorité palestinienne de « continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l’incitation et la glorification de la violence », en allusion aux opérations de résistance. Il indique que les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux organismes.
« Il est dans l’intérêt de notre sécurité nationale d’imposer des sanctions et de tenir l’OLP et l’Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix », a poursuivi le département d’Etat.
Ce dernier reproche en outre à l’OLP et l’Autorité palestinienne de « soutenir des actions au sein d’organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs ».
L’AP doit payer le prix
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s’est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que « l’Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l’incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens ».
Il a également relevé, sur X, que cette mesure « met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l’Autorité palestinienne au terrorisme et à l’incitation à la haine ».
L’Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée depuis les accords d’Oslo conclus dans les années 90 du siècle dernier. Ces accords stipulaient l’établissement d’un Etat palestinien qui n’a jamais vu le jour alors que la colonisation se poursuivait sous tous les gouvernements israéliens qui se sont succédés depuis.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu’aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en arguant vouloir œuvrer pour un cessez-le-feu à Gaza.
Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, qui mènent des attaques incessantes contre les Palestiniens en vue de s’emparer de leurs terres et biens en déclarant que « la Judée et Samarie appartient aux juifs ».
La semaine passée, la Knesset a voté à la majorité écrasante pour imposer la souveraineté israélienne sur l’ensemble de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain. En même temps, des appels sont lancés par des ministres et des députés israéliens du Likoud et de la droite ultra-orthodoxe pour établir des colonies dans la bande de Gaza.
Source: Avec AFP