Une crise institutionnelle majeure a éclaté en ‘Israël’ entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et la direction du Shin Bet (services de sécurité intérieure).
L’ancien chef du Shin Bet, Nadav Argaman, a déclaré lors d’une interview qu’il pourrait révéler des informations confidentielles s’il estimait que Netanyahu agissait « en violation de la loi ».
« Si je pense que le Premier ministre a décidé d’agir contre la loi, je n’aurai pas d’autre choix – je dirai tout ce que je sais et que je me suis empêché de divulguer jusqu’à présent », a affirmé Argaman, cité par les médias israéliens.
La réaction de Netanyahu a été virulente. Dans un communiqué, il a dénoncé « un dangereux franchissement de la ligne rouge pour la démocratie israélienne », accusant non seulement Argaman mais également l’actuel directeur du Shin Bet, Ronen Bar, de le « faire chanter » par des « menaces mafieuses ».
« Ces menaces criminelles de style mafieux ne m’intimideront pas. Je ferai ce qui est nécessaire pour garantir la sécurité des Israéliens », a-t-il dit.
Le Shin Bet a riposté en qualifiant ces accusations de « graves » et « dénuées de tout fondement », assurant que Ronen Bar « consacre tout son temps aux questions de sécurité, aux efforts pour ramener les otages et à la protection de la démocratie ».
Cette confrontation inédite intervient alors que des rumeurs persistantes évoquent l’intention de Netanyahu de limoger Bar, notamment en lien avec l’enquête sur l' »affaire Qatar-Gate » concernant les relations entre le bureau du Premier ministre et le principal financier du Hamas.
Les leaders de l’opposition ont vivement réagi. Yaïr Lapid a qualifié la déclaration de Netanyahu de « délire paranoïaque dangereux qui déstabilise l’organisation qui protège la sécurité des citoyens israéliens », tandis que Benny Gantz l’a accusé de « saper la sécurité nationale pour des intérêts politiques ».