Le Liban célèbre ce 25 mai la libération du Liban-sud en l’an 2000, après une occupation qui a perduré depuis l’invasion israélienne en 1982.
Cette libération a été possible grâce à une lutte résistante acharnée de 18 ans, une véritable guérilla d’usure contre les troupes israéliennes et leurs collaborateurs libanais de l’Armée du sud du Liban (ASL).
Des milliers d’opérations avaient été réalisées par plusieurs factions libanaises dont celle du parti communiste, du Parti syrien national socialiste et surtout de la Résistance islamique. Dont plus de 12 opérations martyres à commencer par celle du pionnier Ahmad Qassir contre le siège du gouverneur militaire de l’occupation en 1982 à Tyr et qui a coûté la vie a des dizaines de soldats israéliens.
À partir de 1994, le nombre des opérations a connu une nette recrudescence. Il est passé de 378, à 660 en 1995, 763 en 1996, 786 en 1997, et 1164 en 1998.
En 1998, un nouveau modus operandi est introduit aux opérations de résistance grâce à l’introduction de nouveau types d’armements.
Pendant les deux dernières années, tout était attaqué : les positions de l’armée d’occupation et celles de l’ALS, à distance ou par infiltration, en groupes, ou dans des attaques individuelles. Ainsi que les patrouilles de l’infanterie et les convois militaires, pendant leurs déplacements. De même pour les hélicoptères de combats, lors de leur intervention pour évacuer les soldats tués et blessés ou pour leur fournir un soutien aérien.
En 1997, avait eu lieu l’opération de résistance la plus humiliante pour l’armée israélienne. La résistance avait attiré l’une de ses unités les plus performantes, Shayetet 13, dans un guet-apens en dehors de la bande frontalière, à 60 km de la frontière avec la Palestine occupée. Ayant débarqué sur la plage d’Ansariyeh, avec pour mission d’éliminer un important chef de la résistance, tous les membres de son commando (une quinzaine) ont été déchiquetés par les engins piégés plantés sur leur passage et ceux qu’ils transportaient, destinés à piéger le lieu de résidence de ce chef présumé.
Entre 1999 et jusqu’en mai 2000, le chiffre des opérations a atteint les 1528.
Il y a eu entre autres la liquidation du commandant de la force de coordination de l’armée israélienne au Liban, le général Erez Gerstein. Puis celle du collaborateur de l’ALS de longue date, Fawzi as-Saghir. Et fin janvier, a été liquidé le numéro de cette milice Aqel Hachem.
En avril 2000, a été réalisée l’opération qui va assener un coup fatal à l’ALS. Elle a visé une caserne à Aaramta, tenue par le commandement du 10e Régiment de sa Brigade de l’Est.
Le 18 mai 2000, 72 heures avant que les Israéliens n’entament leur retrait, s’est déroulée la dernière opération de la résistance. Elle a également visé une position de l’ALS, située dans la zone d’al-Bayyadat, à Naqoura du casa de Tyr, à l’extrême sud du Liban non loin de la frontière avec la Palestine occupée.
L’ALS s’était effondrée, ses membres fuyaient dans toutes les directions. C’est l’effondrement de cette milice qui a poussé l’armée israélienne à accélérer le retrait de ses troupes du sud du Liban qui devrait être achevé en juillet, selon le Premier ministre israélien de l’époque Ehud Barak.
Le retrait a été entamé le 22 mai, en catimini, à l’insu des collaborateurs qui n’ont pas eu le temps de ranger leurs affaires. Ils ont été pris de court par les habitants qui ont investi leurs villages simultanément avec le retrait des Israéliens.
Des combattants s’étaient infiltrés parmi les habitants pour détruire les positions évacuées de sorte qu’elles ne puissent plus servir.
Le lendemain, les habitants investissaient le centre de détention et de torture à al-Khiam, abandonné par ses tortionnaires de l’ALS. La libération des détenus a été l’un des moments les plus forts.
Dans la nuit du 24 à 25 mai, le dernier char israélien quittait le Liban par le portail de Fatima.
Le lendemain, le Liban, tout le Liban célébrait cette victoire.