Donald Trump a déclaré dimanche qu’il « n’avait rien à voir » avec les attaques israéliennes en cours contre Téhéran, prévenant l’Iran que l’armée américaine répliquerait avec « toute sa force » s’il attaquait les Etats-Unis.
« Si nous sommes attaqués de quelque manière que ce soit par l’Iran, toute la force et la puissance des forces armées américaines s’abattront sur vous à des niveaux jamais vus auparavant », a déclaré M. Trump dans un message diffusé sur Truth Social.
Israël a mené de nouvelles frappes contre l’Iran qui a riposté par des tirs de missiles, au troisième jour d’une escalade militaire sans précédent.
« Nous pouvons facilement parvenir à un accord entre l’Iran et Israël et mettre fin à ce conflit sanglant ! », a par ailleurs ajouté le président américain, qui avait déclaré être au courant de l’opération israélienne avant qu’elle ne commence tôt vendredi.
Le président américain a indiqué samedi que le président russe Vladimir Poutine partageait son avis sur la nécessité de « mettre fin à la guerre entre l’Iran et Israël ». Il a souligné que la conversation avec Poutine avait été longue et avait principalement porté sur l’Iran, qu’il a décrit comme « un pays que Poutine connaît très bien ».
Israël demande aux USA de se joindre à l’offensive contre l’Iran
Samedi, la NBC avait indiqué qu’une réunion d’urgence du Pentagone discute de la demande d’Israël d’intervenir dans la guerre contre l’Iran.
Un responsable américain a révélé samedi au site israélien Walla qu’Israël avait demandé à l’administration Trump de se joindre directement aux attaques contre l’Iran, notant que « les États-Unis n’envisagent pas actuellement de prendre une telle mesure ».
Selon deux sources israéliennes, Israël a officiellement demandé aux États-Unis de participer aux frappes contre l’Iran au cours des dernières 48 heures, soulignant la nécessité d’un soutien américain pour détruire l’usine iranienne d’enrichissement d’uranium de Fordow, située au cœur d’une montagne de la province de Qom.
Les deux sources ont déclaré qu’Israël ne possédait pas de bombes anti-bunker suffisamment puissantes pour détruire cette installation, ni de bombardiers stratégiques capables de les emporter. Elles ont ajouté que les États-Unis en possédaient deux, d’une portée suffisante pour survoler l’Iran.
Une source israélienne a déclaré au site web que « le président Trump a laissé entendre, lors d’un appel avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu quelques jours avant le lancement de l’opération contre l’Iran, qu’il interviendrait dans la guerre si nécessaire ».
Le diffuseur israélien Kan TV a quant à lui cité un responsable israélien déclarant : « Pour détruire le programme nucléaire iranien, nous avons besoin d’une aide importante des États-Unis. Israël ne peut y parvenir seul.»
Le Wall Street Journal a pour sa part, rapporté que les forces américaines participent, sur terre, en mer et dans les airs, à l’interception de missiles iraniens.
Parallèlement, le Département d’État américain a exhorté samedi les citoyens américains à quitter immédiatement l’Iran. Il a également exhorté les citoyens américains ne pouvant quitter l’Iran à se préparer à y rester pendant de longues périodes.
Divisions au sein de la droite MAGA
Aux Etats-Unis, la droite « MAGA » de Donald Trump est divisée sur les frappes israéliennes contre l’Iran.
« C’est une question épineuse pour Trump, qui s’est engagé de longue date à mettre fin aux +guerres éternelles+ » des Etats-Unis, explique Larry Sabato, professeur de sciences politiques à l’université de Virginie.
« La base +l’Amérique d’abord+ de Trump est divisée, avec une souche forte d’isolationnisme », souligne-t-il auprès de l’AFP, tandis que les « républicains de l’establishment » – qui prônent une politique étrangère proactive – « n’exercent plus autant d’influence qu’avant ».
Quelques heures avant les frappes sur l’Iran, l’influenceur conservateur Charlie Kirk avait affirmé qu' »aucune question actuellement ne divise davantage la droite que la politique étrangère ».
« Je suis très inquiet, sur la base de ce que j’ai vu sur le terrain ces derniers mois, que cela provoquera un schisme massif dans le mouvement MAGA », avait-il ajouté.
Dans un sondage sur son compte X peu après l’annonce de l’opération israélienne, Charlie Kirk a demandé à ses 5 millions d’abonnés : « Les Etats-Unis devraient-ils être impliqués dans la guerre d’Israël contre l’Iran ? ».
La réponse des plus de 350.000 votants est sans appel : 89% s’y disent opposés.
Ancien conseiller de Donald Trump lors de son premier mandat, Steve Bannon a notamment dénoncé sur Fox News ceux qui « sautillent de joie actuellement » devant les frappes israéliennes. L’idéologue d’extrême droite a appelé à se souvenir des erreurs qui ont mené à la guerre en Irak en 2003, lorsque l' »on nous a menti » a-t-il dit.
Bannon a accusé le gouvernement israélien de tenter d’entraîner les États-Unis dans une guerre contre l’Iran.
S’adressant à Israël dans son podcast « War Room », il a déclaré : « Si vous décidez de faire cavalier seul, vous pouvez conclure un accord avec l’Iran. Vous n’avez pas besoin de nous. Vous avez décidé de faire cavalier seul. Vous avez donc décidé de rejeter l’accord de votre propre chef. »
Il a ajouté : « Les Israéliens ont dit qu’ils n’avaient pas besoin de nous et qu’ils allaient faire cavalier seul. Cela a duré environ six heures, puis ils ont changé d’avis ; ils ne veulent pas simplement défendre, ils veulent que nous attaquions. »
Bannon a également déclaré : « Si vous décidez de le faire, faites-le. Allez-y. Prenez votre propre décision. Vous avez décidé : nous devons le faire. Nous devons le faire maintenant. Ils ont 15 armes nucléaires. Alors, allez-y. »
Pour Tucker Carlson, ex-présentateur de Fox News, « Trump a fait campagne pour la présidentielle en tant que candidat de la paix », ce qui explique sa victoire.
« Une guerre avec l’Iran représenterait une profonde trahison de ses partisans », avait lancé la semaine dernière ce conservateur réputé proche des positions du Kremlin, avertissant qu’un tel conflit pourrait « très facilement devenir une guerre mondiale ».
En revanche, le mouvement chrétien évangéliste, dont le soutien à Donald Trump en 2016 fut l’une des raisons majeures de sa victoire, est un fervent soutien d’Israël.
Source: Médias