Le gouvernement soudanais, soutenu par l’armée, a accusé le lundi 4 août les Émirats arabes unis de parrainer et financer des mercenaires colombiens pour combattre aux côtés des Forces de soutien rapide (FSR), groupe paramilitaire rival.
Depuis avril 2023, la guerre opposant au Soudan l’armée aux FSR a tué des dizaines de milliers de personnes, et en a déplacé des millions, provoquant ce que l’ONU décrit comme « la pire crise humanitaire au monde. »
Le conflit est aussi marqué par de nombreuses accusations d’ingérence étrangère, notamment sur un soutien émirati présumé aux FSR.
Abou Dhabi a toujours nié toute implication, malgré plusieurs rapports d’experts de l’ONU et d’organisations internationales.
Dans un communiqué, le ministère soudanais des Affaires Etrangères a affirmé détenir « tous les documents et preuves prouvant l’implication de mercenaires de Colombie et de certains pays voisins, sous le parrainage et le financement des Émirats arabes unis ».
Des mercenaires ont été signalés dans les rangs des deux belligérants, et la présence de combattants colombiens signalée pour la première fois fin 2024 dans la région occidentale du Darfour, selon des rapports confirmés par des experts des Nations unies.
Cette semaine, les Forces conjointes – une coalition de groupes armés alliés à l’armée dans le Darfour – ont signalé la présence de plus de 80 mercenaires colombiens dans les rangs des FSR à el-Facher, capitale du Darfour-Nord, dernière ville de cet Etat encore sous le contrôle de l’armée.
Selon la coalition, « plusieurs mercenaires colombiens impliqués dans des opérations de drones et de coordination d’artillerie ont été tués », lors de la dernière tentative des FSR pour s’emparer de la ville, assiégée depuis mai 2024.
Dimanche, l’armée a diffusé des vidéos censées montrer des « mercenaires étrangers, présumés colombiens. »
L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier immédiatement les vidéos.
Lundi, le ministère a déclaré avoir transmis des preuves de cette implication au Conseil de sécurité de l’ONU.
Un récent rapport des experts de l’ONU a fait état d’accusations crédibles sur la présence de mercenaires colombiens aux côtés des FSR.
Selon l’agence de presse soudanaise (SUNA), le gouvernement avait indiqué en décembre que la Colombie avait exprimé ses regrets « pour la participation de certains de ses citoyens à la guerre ».