Le fils d’un rabbin américain d’origine syrienne s’est présenté aux élections législatives syriennes qui devraient se tenir dimanche prochain.
Il s’agit de l’homme d’affaires Henry Hamra, fils du rabbin Joseph qui a quitté la Syrie dans les années 1990.
C’est la chaine qatarie qui a révélé ce fait, faisant remarquer qu’il est « le premier candidat juif depuis près de 70 ans », ce qui constitue « une étape historique pour la communauté juive ».
En février dernier, Hamra, 47 ans, s’est rendu à Damas avec son père, marquant la première visite publique de Juifs syriens depuis le renversement du président Bachar el-Assad. « Son père, Hafez el-Assad, avait imposé de strictes restrictions aux déplacements des Juifs jusqu’au début des années 1990 », précise al-Jazeera.
Ces restrictions étaient liées à l’affaire de l’espion Elie Cohen qui avait travaillé en Syrie pour le compte du Mossad entre 1961 et 1965, date à laquelle il a été exécuté puis à la défaite arabe de 1967.
Sans compter que les juifs syriens ont été parmi les juifs pionniers qui se sont implantés en Palestine à partir de 1850, puis au début du XXème siècle. De même dans les années 40, avant la création de l’entité sioniste, près de 4.500 d’entre eux s’y sont rendus, ces trois vagues ayant contribué à cette création.
Des tracts électoraux à l’effigie de l’homme d’affaires Hamra sur fond de drapeau syrien ont été repérés vendredi dans le quartier juif de Damas, accompagnés de la mention « Candidat de Damas à l’Assemblée du peuple syrien ».
Hamra a déclaré dans son communiqué de campagne : « Cette candidature n’est pas seulement la représentation d’une communauté, mais plutôt une affirmation que la nouvelle Syrie doit être une patrie pour tout son peuple, loin de l’exclusion et de la discrimination imposées par des décennies de dictature. »
Hamra a présenté un programme électoral complet sous le slogan « Vers une Syrie prospère, tolérante et juste », qui s’articule autour de six axes principaux : le renforcement d’une identité nationale unifiée, la contribution à la reconstruction et au développement économique, la consolidation de l’image de la nouvelle Syrie comme pays tolérant, la protection du patrimoine et de l’identité culturelle, le soutien aux communautés syriennes à l’étranger et la réalisation de la justice sociale et de l’égalité citoyenne.
Il a souligné sa détermination à coopérer avec la communauté syrienne aux États-Unis pour abroger sans condition la loi César, considérant que les sanctions « fatiguent le peuple syrien et entravent les efforts de développement et de reconstruction ».
Henry Hamra a pour oncle paternel le rabbin Avraham Hamra, qui a servi comme grand rabbin des Juifs syriens et libanais puis comme dernier grand rabbin de Syrie.
C’est grâce aux efforts de ce dernier qu’il a quitté la Syrie avec sa famille, Avraham ayant aidé après sa nomination Grand rabbin des milliers de juifs à la quitter après avoir obtenu l’autorisation du président Hafez al-Assad. Ce dernier avait conditionné son autorisation à ce qu’ils immigrent aux États-Unis plutôt qu’en Israël, mais le rabbin Avraham Hamra immigra à Brooklyn, New York, avant de partir pour Israël.
Dès lors, une question s’impose : pour quelle raison des juifs reviennent-ils s’installer dans ce pays après avoir tout fait pour le quitter ? Serait-ce en lien avec l’annonce du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de réaliser le grand Israël qui devrait comprendre la Syrie?
Source: Divers




