Selon certains médias turcs, Ankara prépare une offensive sur la ville de Sinjar, en Irak, pour y démanteler les bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation classée «terroriste» par la Turquie. Mihemed Xelil, le maire de cette ville peuplée essentiellement de Yézidis, commente la situation pour Sputnik.
Baptisée « Bouclier du Tigre », une opération pourrait être lancée « fin avril » dans le nord de l’Irak contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation qualifiée de «terroriste» par Ankara, information non confirmée que le maire de la ville irakienne de Sinjar, Mihemed Xelil, a évoquée dans un entretien avec Sputnik.
« Nous ne savons rien d’une telle opération en gestation, mais nous ne permettrons pas à Ankara de mener une offensive contre le PKK sur le territoire kurde. Le PKK est une formation kurde, et nous ne voulons pas que le sang des Kurdes soit versé à Sinjar », a déclaré M. Xelil.
Et d’ajouter que la présence du PKK à Sinjar ne regardait que les habitants de cette ville et du PKK lui-même, et que l’ingérence de la Turquie n’y était absolument pas de mise.
« Nous sommes déterminés à opposer une riposte ferme à toute tentative d’ingérence, tant de la part de la Turquie que de n’importe quelle autre force », a martelé l’interlocuteur de l’agence.
Quoi qu’il en soit, on apprend que l’administration régionale du Kurdistan irakien a déjà été informée d’une offensive que préparait Ankara dans la région de Sinjar, qui s’étend de Mossoul à la Syrie, au sud de la frontière turque. Il s’agirait, selon certains médias, d’une opération associant quelques 4 000 militaires des forces terrestres et aériennes turques et les 16 bases militaires turques qui se situent le long de la frontière avec le Kurdistan irakien.
Toujours selon les médias turcs, l’opération « Bouclier du Tigre » succéderait à l’opération « Bouclier de l’Euphrate », lancée le 24 août dans le nord de la Syrie contre les djihadistes de Daech et les milices kurdes, et qui a officiellement pris fin la semaine dernière.
Les autorités turques n’ont pas confirmé ces informations dans l’immédiat, mais le Président Recep Tayyip Erdogan a récemment affirmé que « Bouclier de l’Euphrate » aurait une « deuxième et une troisième étape », en Syrie et en Irak.
Ankara a plus d’une fois exprimé sa préoccupation devant la présence croissante du PKK à Xanesor, district de Sinjar, que les « séparatistes kurdes » utiliseraient pour dépêcher leurs combattants depuis l’Irak dans le nord de la Syrie. Recep Tayyip Erdogan a notamment déclaré qu’il « ne permettrait pas à Sinjar de se transformer en deuxième Kandil, région montagneuse dans le nord de l’Irak où se trouverait l’état-major du PKK.
Source: Sputnik